Égypte: Briser le paradoxe énergétique africain grâce aux énergies renouvelables solaires et éoliennes

L’Égypte se lance vers une production électrique record de 13,7 GW supplémentaires d’énergies renouvelables de sources essentiellement solaires photovoltaïques et éoliennes.

D’aucuns diront que ce n’est point urgemment nécessaire car le pays est pleinement déjà autosuffisant en énergie électrique pour ses populations actuelles et les générations à venir.

Il aurait pu donc être tout simplement tenté d’en rester là sauf que nous entrons résolument dans une ère nouvelle de grandes mutations énergétiques qui s’imposeront à terme à tous et sans exception.

A sa façon d’anticiper alors, il se donne les moyens de montrer, par l’exemple, la voie impérieuse à suivre pour briser le paradoxe énergétique africain et de là, prouver qu’il ne s’agit point d’une fatalité pour le continent.

A l’instar des autres pays membres de l’Association des Sociétés d’Electricité d’Afrique (ASEA) dont la Côte d’Ivoire entre autres, l’Égypte a en effet opté de faire baisser d’ici 2030 la prédominance en production électrique d’origine fossile.

C’est une manière très lucide et avant-gardiste d’aborder dès maintenant ce challenge qui devrait inspirer plus d’un.

Nous le savons, l’Égypte est un vaste pays amplement ensoleillé qui dispose en plus d’espaces terrestres et maritimes couverts par un immense potentiel éolien exploitable à toutes fins énergétiques utiles.

Dans une perspective de développement durable en effet, il n’est plus à démontrer que l’innovation énergétique du futur fera de plus en plus la part belle aux énergies renouvelables.

Leur caractère intermittent n’est aucunement un problème en soi au regard du gain en énergies qu’en tire l’Égypte pour accroître, diversifier et consolider sa quiétude énergétique.

Les enjeux sont d’abord économiques car il s’agit d’énergies primaires naturellement disponibles en abondance, facilement accessibles, exploitables à des coûts rentables et exportables vers des pays tiers une fois transformées sous formes électriques.

D’autre part, il s’agit aussi d’enjeux d’ordre écologique car le soleil et le vent sont des ressources en parfaite congruence avec les objectifs de lutte contre le dérèglement climatique et ses effets dommageables hélas déjà perceptibles.

Quant aux enjeux sociaux, il va sans dire qu’au plan local l’accroissement du taux d’électrification et du taux de pénétration électrique participeront à améliorer le bien-être des égyptiens à divers égards.

En vérité, la demande énergétique en Égypte suit actuellement une tendance haussière à deux chiffres qui le sera davantage à l’avenir et ce, en réponse à sa forte poussée démographique mais aussi en prévision de son programme continu de développement industriel inscrit au registre de ses axes de progrès structurels prioritaires.

Pour ce faire donc, et à l’écho de la directive mondiale commune en faveur de la transition énergétique, l’Égypte entend bien, par ce plan stratégique de diversification de son offre énergétique, apporter pour sa part une réponse pratique pour solutionner tous ces paradoxes énergétiques qui affectent le continent, à savoir que les ressources énergétiques naturelles et renouvelables dont est immensément dotée l’Afrique sont insuffisamment exploitées.

Les objectifs de croissance énergétique de l’Égypte qui prévoit ainsi de s’épanouir au travers des énergies renouvelables solaires et éoliennes sont donc tout à fait réalistes et réalisables mais surtout à féliciter, à encourager et à servir d’exemple car les compétences humaines pour accompagner et réaliser ce type de projets d’envergure sont bien présentes.

Serge Parfait Dioman

Expert International en Industries Pétrolières et Énergies

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