Santé/Conakry: Pourquoi des médecins guinéens « doutent » du cas d’ébola signalé à Abidjan ?

En Guinée des médecins émettent des doutes sur la vraie nationalité de la jeune fille de 18 ans chez laquelle le virus ébola a été récemment détecté.
Les praticiens guinéens, pays à la haute expertise en matière d’ébola, sont en effets remontés contre les autorités ivoiriennes qui ont refusé qu’ils effectuent le voyage sur Abidjan, en vue de voir la patiente présumée guinéenne.
Après un traitement d’une dizaine de jours la jeune fille a été déclarée guérie du virus ébola. Mais la polémique ne cessent d’enfler entre la Côte d’Ivoire et la Guinée. (Sylvie Kouamé)

Photo à la une: Un agent de l’Institut national d’hygiène publique désinfecte les locaux du CHU de Cocody à la suite du passage d’une patiente atteinte d’Ebola à Cocody, le 16 août 2021.

Guinée: après Marburg, Ebola ?

Par Achraf Tijani

Avec la lutte contre le covid-19 en toile de fond, le pays doit faire face à l’émergence du virus Marburg et, possiblement, au retour d’ébola. Mais sur ce dernier point, un imbroglio médical l’oppose à son voisin ivoirien.

La patiente zéro de la nouvelle épidémie d’ébola identifiée en Afrique de l’Ouest est-elle guinéenne ? La Côte d’Ivoire pense que oui. Le 15 août, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique ivoirien, Pierre N’Gou Dimba, le confirme : une Guinéenne de 18 ans a été diagnostiquée positive au virus ébola par l’Institut Pasteur d’Abidjan. Ayant emprunté un bus à Labé, en Moyenne-Guinée (ouest), elle a traversé le pays sur 1500 km pour arriver à Abidjan. Où les médecins se sont montrés formels : elle est atteinte du virus ébola. Après avoir expédié 5000 vaccins à leurs homologues ivoiriens et proposé leur assistance, les experts guinéens souhaitent établir eux-mêmes un diagnostic de l’état de santé de la jeune fille.

Problème : les médecins abidjanais refusent de les laisser approcher la patiente. Contacté par Jeune Afrique, le Dr Bouna Yattassaye, directeur adjoint de l’Agence nationale de sécurité sanitaire guinéenne, le déplore. « Nous ne connaissons pas les raisons réelles de ce refus. » Pis, la Guinée met officiellement en doute la véracité de la contamination de sa ressortissante et en demande une double confirmation : « Nous avons adressé un courrier à l’OMS pour qu’elle puisse apporter son expertise. »

Vaccination par précaution
Ce courrier, adressé le 19 août et signé du ministère de la Santé, attire l’attention sur le fait que « l’évolution des symptômes de la maladie et l’amélioration du tableau clinique en quarante-huit heures suscitent des interrogations, connaissant l’évolution classique de la maladie ». Par précaution, une campagne de vaccination a tout de même été lancée à Labé, le même jour, le pays n’en étant pas à son coup d’essai dans sa stratégie de lutte contre Ebola.

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