3eme vague de covid-19 en Côte-d’Ivoire, à qui la faute ?

Moussa Ben Touré

La Cote d’Ivoire traverse depuis quelques semaines sa troisième vague de contamination au Covid 19 ; Et toujours avec pour épicentre, le Grand Abidjan où, l’on croyait avoir rompu avec la centaine de contamination quotidienne, qu’affichaient les bilans quotidiens communiqués par le ministère de la santé et de l’hygiène publique. Le fait n’est point ignoré des Ivoiriens dans leur ensemble et singulièrement des abidjanais. Ces derniers en font une thématique de débat dans les salons et les cercles de causeries dénommés les grains, mettant surtout en cause les vacanciers en provenance des pays européens et des Etats Unis. Du coup, ces derniers sont qualifiés de non fréquentables, avec la vive recommandation de se méfier de tout endroit où ils se rendent. S’il est vraiment établi que ceux-ci sont pour la plupart porteurs du virus, alors quelle est cette méchanceté qui les anime à venir le répandre dans leur pays d’origine, au sein de leurs familles ? Pays qui se trouve déjà fortement éprouvé par les conséquences des premières vagues de contamination. Ils restent légion, ceux des Abidjanais qui n’arrêtent pas de les mettre en cause au quotidien, affirmant qu’ils ne peuvent nullement les convaincre du contraire. Alors dans l’hypothèse qu’ils disent vrai, que devient donc le contrôle supposé se faire avec toute la rigueur requise, à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan dont on nous avait donné toute l(assurance ? Le fait qui les conforte dans leurs accusations est que certains de ces vacanciers ou « binguistes », comme on les désigne dans l’argot ivoirien, ont effectivement développé la maladie, au sein de leurs familles ivoiriennes. Toute chose qui devrait conduire les autorités sanitaires, à s’interroger sur l’efficacité effective des différentes dispositions de contrôle en vigueur à l’entrée dans le grand Abidjan, par voie aérienne.

L’on a désormais la preuve que par voie terrestre, nos frontières bien que déclarées fermées, à cause justement de la pandémie à Coronavirus, ne le sont en réalité que de nom. Sinon comment comprendre que cette jeune ressortissante guinéenne, se soit retrouvée à Abidjan, infectée par le virus de la fièvre Ebola ? C’est tout dire sur, l’intensité du trafic routier qui se déroule de jour comme de nuit, à chacune des frontières terrestres ivoiriennes, d’avec le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Ghana, ces pays voisins. En effet des véhicules de transport, ainsi que des motos taxis, rallient au quotidien, la Côte d’Ivoire à chacun de ces pays, en dépit de la fermeture des frontières. Et le plus surprenant en termes de réaction des autorités, c’est cette timidité, frisant la désinvolture avec laquelle, les autorités politiques et administratives, ont déploré cette infiltration clandestine dans le pays depuis la Guinée, sans mettre en cause la grande responsabilité de ceux qui sont sensés empêcher cet état de fait. En l’occurrence les Forces de défense et de sécurité, s’adonnant toujours allègrement à la corruption et au racket là où ils opèrent. On le voit bien, la sécurité sanitaire qu’ils doivent garantir aux Ivoiriens à partir des frontières, n’est qu’un leurre en réalité. Aussi, est –il convenant que chacun s’emploie à se protéger par la vaccination et le respect continu et rigoureux des mesures barrières. Que l’on arrête par l’effet d’un mimétisme de mauvais alois, et rien que pour se faire de l’esprit sous les tropiques, de vouloir se réclamer du clan des anti vaccins en Europe et particulièrement en France. Lesquels ne représentent d’ailleurs plus qu’une portion bien congrue d’individus, dont le discours contre le principe de la vaccination, ne passe quasiment plus. Ressemblant beaucoup plus, à une frousse irraisonnée mal dissimulée qui n’émeut, ni ne convainc plus grand monde. Tant il est vrai que ce sont bien les vaccins utilisés jusqu’ici, qui ont fait considérablement fléchir, le nombre jadis croissant des contaminations. Et dans la même veine, réduire au maximum l’engorgement des hôpitaux, à travers le monde. Certes, pour l’heure, tous ces vaccins ne protègent pas à cent pour cent. Cependant, à ce jour en Côte d’Ivoire, force est de constater que 99% des personnes atteintes de la maladie, n’avaient pas été précédemment vaccinées.

Lebanco.net

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