Haïti : ce que l’on sait du séisme de magnitude 7,2 qui a fait au moins 29 morts
Le tremblement de terre a été ressenti dans tout le pays ce samedi. Les autorités déplorent de nombreux dégâts et victimes.
Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter avait ravagé Port-au-Prince, la capitale haïtienne, et plusieurs villes de province.
Un drame rappelant un bien mauvais souvenir. Un séisme de magnitude 7.2 a secoué Haïti samedi matin, vers 8h30 heure locale (14h30 en France), dont l’épicentre est situé à 12 km de la ville de Saint-Louis-du-Sud, située à quelque 160 km de la capitale haïtienne Port-au-Prince, selon les données de l’Institut américain de géophysique (USGS).
Un bilan humain encore incertain
La longue secousse a été ressentie sur l’ensemble du pays et des dégâts matériels sont déjà enregistrés dans plusieurs villes, selon les images de témoins dans la péninsule sud-ouest de l’île, publiées sur les réseaux sociaux. « Il y a des morts je confirme mais je n’ai pas encore le bilan précis », a indiqué dans un premier temps à l’AFP le directeur de la protection civile haïtienne, Jerry Chandler. Avant d’indiquer, selon un premier bilan qui reste partiel, qu’au moins 29 personnes étaient décédées.
Sur ce total, 17 morts ont été recensés dans le département de la Grand-Anse, 9 dans la ville des Cayes, et 3 dans le département des Nippes, où se trouve l’épicentre du séisme, dans le sud-ouest de l’île.
Le Premier ministre Ariel Henry a annoncé sur Twitter qu’il se rendrait sur place avec les autorités compétentes dans les prochaines heures, afin « d’évaluer la situation dans son ensemble ». « Je fais appel à l’esprit de solidarité et d’engagement de tous les Haïtiennes et Haïtiens, en vue de faire front commun pour affronter cette situation dramatique », a-t-il ajouté.
De lourds dégâts matériels
Comptant plus de 200 000 habitants, l’agglomération de Jérémie a souffert d’importants dommages dans le centre-ville, constitué principalement d’anciennes maisons de plain-pied. « Le toit de la cathédrale est tombé », a détaillé Job Joseph, habitant de la ville. « La grande rue est bloquée (…) C’est là qu’il y a toute l’activité économique de la ville ». « Les gens sont affolés, les parents sont avec leurs enfants dans les bras et quittent la ville car il y a des rumeurs de tsunami », a abondé Tamas Jean Pierre.
La ville de Jérémie, surnommée la cité des poètes, est relativement isolée du pays car la route nationale qui traverse la péninsule n’est pas encore achevée. « J’étais à l’intérieur de chez moi quand ça a commencé à secouer, j’étais près d’une vitre et je voyais toutes les choses tomber », a raconté à l’AFP, Christella Saint Hilaire, 21 ans, qui vit près de l’épicentre du séisme. « Un bout de mur est tombé sur mon dos mais je ne suis pas trop blessée », a poursuivi la jeune femme. « Plusieurs maisons se sont complètement effondrées. »
Sur des vidéos partagées en ligne, des riverains ont ainsi filmé des ruines de divers bâtiments en béton dont une église dans laquelle une cérémonie était apparemment en cours samedi matin dans la commune de Les Anglais, à 200 km au sud-ouest de Port-au-Prince.
Une alerte au tsunami avait été lancée dans la foulée du séisme par l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine, avant d’être rapidement levée.
La solidarité internationale se met en branle
Le président américain Joe Biden a offert l’assistance des Etats-Unis à Haïti après le séisme meurtrier qui a frappé l’île samedi, a indiqué la Maison-Blanche. Le président a « autorisé une réponse américaine immédiate et chargé la directrice de l’agence américaine d’aide internationale (USAID), Samantha Powers, de coordonner cet effort », a indiqué à la presse un responsable de la Maison-Blanche.
Le souvenir douloureux du séisme de 2010
Cet événement en rappelle évidemment un autre, terrible. Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter avait ravagé Port-au-Prince, la capitale haïtienne, et plusieurs villes de province. Plus de 200 000 personnes avaient été tuées et plus de 300 000 autres avaient été blessées lors de la catastrophe qui avait mis à la rue 1,5 million d’habitants.
Plus d’un million et demi d’Haïtiens s’étaient ensuite retrouvés sans logis, plaçant les autorités et la communauté humanitaire internationale devant le colossal défi d’une reconstruction dans un pays sans cadastre ni règles de bâtisse. Sans parvenir à relever ce défi, Haïti, qui est aussi frappé régulièrement par des ouragans, a en dix ans plongé dans une crise sociopolitique aiguë.
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