Bonnes nouvelles pour les prisonniers en fin de peine
La Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), la célèbre prison de la capitale économique ivoirienne vient de se voir dotée d’un centre de formation en cuisine et pâtisserie. L’établissement, fruit d’un partenariat entre le ministère de la justice et l’association “Don’t forget them » (Ne les oublions pas), a été inauguré le jeudi 12 août en présence du donateur et des autorités pénitentiaires. À la fois centre d’apprentissage en cuisine, pâtisserie et restaurant offrant des mets variés de qualité, l’établissement revêt une dimension sociale et humanitaire si l’on en croit David Sahi, le donateur.
Au cours de la cérémonie qui s’est tenue dans le hall d’accueil de la Maca, M. Sahi a indiqué que ce centre calqué sur des modèles d’aide humanitaire en Europe, a pour mission de former des prisonniers presque en fin de détention, c’est-à-dire ceux dont la peine à courir n’excède pas 12 mois. Ceux-ci, par vagues de 50 avec parité hommes femmes, passeront 6 mois de formation. Munis de leur certificat, ils seront immédiatement installés soit à leur compte soit chez des restaurateurs qui en exprimeront la demande. La formation couvre à la fois la cuisine africaine et européenne.
Plus intéressant encore, a expliqué M. Sahi, le centre offrira des plats à partir de 500 Fcfa aux détenus qui en ont les moyens. Quant aux prisonniers abandonnés par leurs familles ou en situation d’extrême précarité, le service social de la Maca établira des listes afin que ceux-ci reçoivent gracieusement par jour, une ration alimentaire de bonne qualité.
La formation sera assurée par un ancien chef cuisinier d’un grand hôtel de la place. Les bâtiments flambant neufs sont en place et la formation devrait commencer aussitôt.
L’inauguration du centre de formation a été l’occasion pour les responsables de la prison d’exprimer toute leur satisfaction face au projet qui a vu le jour.
Le sous-directeur de la réinsertion et des affaires sociales, Bamba Tiapé s’est réjoui « d’un projet d’une importance capitale ». « Le gros problème du détenu est celui de la qualité de la nourriture. Désormais les parents peuvent directement commander de la nourriture parce qu’avec la nourriture de l’extérieur, il y a souvent des problèmes d’interdits et des choses qui sont introduites. Pour éviter les fouilles et les humiliations, ce projet est le bienvenu », a-t-il ajouté.
Le régisseur de la Maca, Koné Hincléban fait savoir, quant à lui, que la Maca attendait véritablement ce projet en son volet formation car jusque-là, il y avait un manque. Toute chose qui rend difficile, selon lui, la resocialisation des détenus une fois libérés et entraîne les nombreux cas de récidive constatés.
« Socialement parlant, il n’existe pas de structure d’accueil, d’encadrement et de suivi direct de nos pensionnaires », a-t-il révélé.
« J’invite tous les partenaires sociaux à être sensibles à la question des prisonniers », a déclaré M. Sahi, estimant que tout citoyen est un prisonnier en sursis. L’ONG « Don’t forget them », explique son fondateur David Sahi, a vu le jour suite à une rencontre au Danemark avec l’ex international français Eric Cantona qui a été séduit par l’idée. M. Sahi était alors bénévole des prisons en France.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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