Pourquoi Affi n’est pas plus démocrate que Laurent Gbagbo
C’est à ne plus comprendre Affi et son groupe qui ont décidé de prendre la présidence du Front Populaire Ivoirien en otage, avec la complicité du pouvoir d’Abidjan, avant de perdre tout crédit en soutenant l’insurrection voulue par Soro contre ce même pouvoir, avec leur affaire de CNT.
Vous dites qu’un parti vous appartient, les autres disent bon OK, on vous laisse gérer votre parti, mais diantre, pourquoi au lieu de vous sentir heureux du départ des autres, vous ne faites que vous lamenter depuis ?
Geneviève Goëtzinger, citoyenne d’un pays à la culture démocratique supposée avancée, la France ici, ne trouve rien à redire alors que Affi est président du FPI depuis 20 ans, mais trouve matière à se lamenter quand il s’agit de Laurent Gbagbo, celui-là qui contrairement à beaucoup de chef d’État africains a préféré laisser la présidence du FPI à Affi en 2001, une fois élu Président de la république de Côte-d’Ivoire. Ils sont combien en France ceux qui dirigent un parti politique pendant vingt ans sans passer la main aux plus jeunes ?
On veut bien croire en la bonne foi d’Affi N’Guessan quand lui et ses suiveurs affirment que Laurent Gbagbo est un assoiffé de pouvoir, mais seulement si le même Affi joue la même partition qu’un Mamadou Koulibaly qui, après deux mandats a choisi de quitter la présidence de Lider. Mais se comporter comme Bédié ou encore Houphouët-Boigny, rester 20 années à la tête d’un parti politique comme le FPI, vous enlève toute légitimé de vouloir taxer les autres d’assoiffés de pouvoir, car vous n’êtes en rien différent de ceux que vous tentez de salir en bon démagogues.
Par Sylvie Kouamé
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Ce qui se joue à Abidjan … (Par Geneviève Goëtzinger)
Les tensions entre Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan autour du FPI ne cessent de susciter des réactions. L’ex DG de RFI et communicante politique de Pascal Affi N’guessan, Geneviève Goetzinger dans une tribune publiée ce Mercredi 11 Juin, a fustigée l’attitude de l’ancien chef d’état, qu’elle accuse de « fracturer la gauche Ivoirienne ». Elle resitue également les grandes lignes du combat du député de l’ex chef de gouvernement, qui selon elle, mène une lutte en faveur de la restauration de la démocratie.
Circulez, il n’y a rien à voir. Ce 9 août, Laurent Gbagbo a instruit à l’encontre de Pascal Affi N’Guessan l’un de ces procès rondement menés, dans l’esprit de ceux dont, en d’autres temps, Moscou détenait le triste privilège. Un réquisitoire lapidaire devant un auditoire acquis, afin d’acter une rupture brutale et irrévocable !
Laurent Gbagbo a fait le choix de mettre fin de manière unilatérale au suspense sur la réconciliation du FPI en jetant l’éponge. Il ne s’assiéra pas et ne discutera pas avec son ancien Premier Ministre, Pascal Affi N’Guessan, autour de l’unité du parti. Il ne donnera pas suite à la main tendue, aux demandes d’audiences, à la recherche obstinée de clarification et de réconciliation.
Il affiche à l’inverse une haine désormais compulsive, presque obsessionnelle, à l’encontre de celui qui préside depuis 20 ans le FPI, celui qui fut son premier Premier ministre, celui qui, le 12 avril 2011, à l’hôtel Pergola s’insurgea aux yeux du monde contre le sort qui lui était réservé et en paya le prix fort à la prison de Bouna.
Il prend ainsi la responsabilité devant la Nation ivoirienne tout entière, de fracturer la gauche. A Affi, le FPI ; à Gbagbo, 76 ans et des poussières, l’aventure d’un nouveau parti. Une aventure qui a pour lui, le goût amer de l’échec. Si l’ancien président de la République laisse tomber le FPI, c’est bel et bien parce qu’il a pris la mesure d’un rapport de forces qui lui était défavorable. Il entérine la victoire du droit, de la légalité, sur la dissidence.
Car, il ne faut pas s’y tromper. Ce qui se joue ces jours-ci à Abidjan, ne se résume pas à une banale querelle de succession ou à un classique conflit entre deux ténors d’un parti politique.
Ce qui se joue à Abidjan, ce n’est pas un simple règlement de comptes entre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ex Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan.
Ce qui se joue à Abidjan, ce n’est ni une répudiation, un parricide ou un infanticide, selon le point de vue duquel on choisisse de se placer.
Ce qui se joue à Abidjan, c’est la capacité de rompre avec un condensé de ces maux qui mine trop souvent la politique en Afrique, condamne au statu quo et fait que l’on meurt au pouvoir ou à défaut à la tête de son parti.
Ce qui se joue à Abidjan, c’est la volonté de dépasser une vision égotique, patrimoniale, clientéliste et finalement archaïque de la politique.
Ce qui se joue à Abidjan, c’est à l’inverse la bataille pour une certaine vision de la politique, respectueuse des règles et soucieuse de permettre des passages de relais fluides entre des générations de leaders. Depuis lundi, Affi est encore un peu davantage porteur de cette espérance-là.
Ce qui se joue à Abidjan ne concerne pas la seule gauche ivoirienne mais pourrait entrainer une onde de choc sur les autres familles politiques.
Pour toutes ces raisons, Abidjan est devenue cette semaine l’épicentre du combat africain pour la démocratie réelle.
Par Geneviève Goëtzinger
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