En visite chez Bédié, Gbagbo dans ses habits d’opposant de premier rang

Côte d’Ivoire: La visite de Gbagbo à Konan Bédié prend des allures de meeting politique

Rentré au pays après l’épisode de la CPI, Laurent Gbagbo a rencontré pour la première fois l’ex-président Henri Konan Bédié, le chef du principal parti d’opposition, le PDCI, ce samedi 10 juillet en fin de journée. Une visite de courtoisie, placée sous le signe de la réconciliation nationale, sa venue a également pris des allures de meeting politique.

Avec notre envoyé spécial à Daoukro, François Hume-Ferkatadji/RFI

Comme dans son village natal de Mama il y a deux semaines, Laurent Gbagbo a pris la parole pendant près d’une demi-heure.

Dès le début de son intervention, l’ancien président a avoué être incapable de ne « pas faire de politique ». « Est-ce que Laurent Gbagbo peut rencontrer Henri Konan Bédié sans que ce soit de la politique ? » a-t-il plaisanté devant un auditoire composé de cadres du FPI et du PDCI. Laurent Gbagbo a estimé poser un « acte de réconciliation et un acte de reconnaissance » en rencontrant Henri Konan Bédié, son ancien rival politique, qu’il a plusieurs fois remercié pour lui avoir rendu visite à Bruxelles, quelques semaines après sa sortie de prison. « Quand tu es au trou, celui qui vient te saluer est ton frère », a-t-il insisté.

L’historien de formation a donné sa propre vision de la réconciliation dans une attaque à peine voilée contre le camp au pouvoir. « Il faut se dire les vérités au moment où il faut se les dire, il faut se dire les vérités qui soignent, pour guérir, pas comme des bravades qui peuvent blesser », a-t-il asséné.


Gbagbo a évoqué la présidentielle d’octobre
Laurent Gbagbo est également revenu sur l’élection présidentielle controversée d’octobre 2020. L’ancien président est longuement revenu sur la période de troubles politiques qui a précédé et suivi l’élection présidentielle. « Mais quel spectacle donnons-nous au monde ? », a-t-il déploré au sujet des violences électorales qui ont fait près de 90 victimes. « Si on ne veut pas que le pays brûle, on doit respecter ce qui est écrit », dit-il en évoquant la Constitution de 2016.

Il est également revenu sur son interview télévisée donnée deux jours avant l’élection. « Il fallait que je dise que je suis d’accord contre ceux qui luttent contre le troisième mandat », précise-t-il.

« On peut décider que n’avons aucune Constitution et vivre comme ça, ironise-t-il, mais si nous avons une Constitution, il faut se battre pour être du côté de la Constitution. Respecter les textes, respecter les êtres humains », a aussi imploré, l’ancien président, prenant de plus en plus les habits d’un opposant de premier rang.

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