L’image de Nady Bamba aux côtés de Gbagbo passe mal chez des Ivoiriens (PAPIER D’ANGLE)

Manuella YAPI

Le retour jeudi de Laurent Gbagbo aux côtés de sa seconde épouse Nadiana (Nady) Bamba, ravive sur la toile ivoirienne et à Abidjan les débats sur la vie privée de l’ex-président de la Côte d’Ivoire, au point de faire de l’ombre à la symbolique socio-politique de sa venue après 10 ans d’absence dont huit en prison.

Vêtu d’une chemise bleue, couleur de son parti le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), M. Gbagbo est arrivé à bord d’un vol commercial à l’aéroport d’Abidjan, où l’attendaient son épouse légale Simone Gbagbo, de nombreuses personnalités politiques et des centaines de partisans.

La présence de Nady Bamba, avec qui l’ancien président est marié religieusement depuis une vingtaine d’années et partage son quotidien depuis sa mise en liberté conditionnelle en Belgique (2019) a suscité une vague de réactions, d’autant plus que, selon l’avocat de Simone Gbagbo, il a été signifié à sa cliente que son époux « ne voudrait pas la voir » à l’aéroport.

« J’ai perdu toute estime pour cet homme que j’ai naïvement cru sage », écrit Befanus Leroi, rejoint par Constant Séka, selon qui « Gbagbo devrait rentrer et être accueilli par Simone » afin de « rendre la dignité à cette dame dans ce moment historique« , quitte à « faire ce qu’il veut et ce qu’il pense bon pour lui-même », une fois que « l’euphorie sera tombée ».

La productrice Pam trouve pour sa part « inconcevable qu’après 10 ans sans avoir vu son mari, en étant dans le tumulte de la justice, on n’ait même pas le droit d’être aux premières loges pour recevoir son homme, son président de parti. (L’ancienne Première dame) a été humiliée, traumatisée, emprisonnée. Aujourd’hui c’est une autre femme qui s’affiche publiquement avec Laurent Gbagbo ».

Rappelant que le « 11 février 1990, Nelson Mandela, après 27 années d’emprisonnement, tenait à sa sortie la main de celle avec qui il a mené le combat depuis le début, sa camarade de lutte », Léah Guigui soutient qu’ »en l’honneur (de ceux) qui ont cru en eux, les Ivoiriens auraient aimé voir Gbagbo et son épouse légitime main dans la main », tout en jugeant la présence de Nady Bamba « humiliante » pour Simone Gbagbo et « destructrice pour l’image et les valeurs de l’homme politique » que le fondateur du FPI incarne.

Dans des extraits vidéos qui ont rapidement fait le tour de la toile on aperçoit l’ex-Première dame qui, après maintes difficultés et disputes dans une organisation chaotique, réussit à accéder à son époux puis échanger des accolades et quelques mots avec lui. On peut également entendre Nady Bamba dire à l’endroit du protocole, au moment des faits: « elle (Simone Gbagbo) salue et elle part! ».

« Une scène de ménage en direct pour une femme qui a tant donné? », s’indigne Marlène Febienne Essola Efountame, estimant que « le politiquement correct aurait dû prévaloir » en lieu et place de « cette souillure internationale ».

Dans un autre extrait, Laurent Gbagbo fait un geste de la main droite à l’endroit de sa première épouse comme pour lui demander de rebrousser chemin, avant de quitter l’aéroport aux côtés de Nady Bamba.

Les expressions faciales étant impossible à décrypter (encore moins les mouvements des lèvres) en raison du port du cache-nez, les interprétations de ces images vont bon train, décrivant en majorité une « humiliation publique » pour Simone Gbagbo.

De nombreux internautes, des femmes en majorité, y voient de la « maladresse », mais aussi une « faute politique » vis-à-vis de l’ex-Première dame, qui a « maintenu en vie la flamme de la résistance patriotique » en l’absence de Laurent Gbagbo, comme l’écrit Mireille Nguema.

Selon Junior Binaté, sa « joie » a été « fade » face à ce « spectacle dégoûtant » à l’arrivée de son leader politique, car « Simone Gbagbo a souffert le martyr autant que Gbagbo lui-même ».

« La guerre des jupons l’emporte sur la célébration du «héros» de La Haye », rapporte le journaliste Fernand Dedeh, citant une autre consoeur.

Arrêté en même temps que Simone Gbagbo et de nombreux collaborateurs à l’issue de la crise postélectorale en 2011 puis transféré à La Haye où il a été acquitté de crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo a demandé jeudi à Abidjan du temps pour « pleurer (ses) morts » avant de se « mettre à la disposition » de son parti, le FPI, en proie à des divisions internes depuis 2014.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

Commentaires Facebook

1 réflexion au sujet de « L’image de Nady Bamba aux côtés de Gbagbo passe mal chez des Ivoiriens (PAPIER D’ANGLE) »

  1. ===== APPRENDRE A ECRIRE ET A TITRER SES ARTICLES ====

    C’est vrai que la pratique est de règle chez les cyberactivistes ivoiriens. Un titre à l’opposé du contenu mis en ligne !

    J’ai véritablement du mal même pour un papier d’angle, à relier votre article avec votre titre !

    Il serait plus respectueux pour le lecteur de reformuler PLUS COURAGEUSEMENT le titre de votre article qui est bien lisible.

Les commentaires sont fermés.