A gauche comme à droite, l’acte violent d’un homme lors d’un déplacement du chef de l’Etat dans la Drôme a été vivement critiqué.
Le Monde avec AFP
Le président de la République Emmanuel Macron, le mardi 8 juin 2021, en déplacement à Tain l’Hermitage, dans la Drôme.
De nombreux responsables politiques ont apporté leur soutien à Emmanuel Macron, mardi 8 juin, après que ce dernier a été bousculé par un homme lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage (Drôme). Un homme a giflé le chef de l’Etat avant d’être plaqué au sol par le service de sécurité, selon une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. L’Elysée évoque auprès du Monde une « tentative » de gifle et ne fait « pas d’autres commentaires à ce stade » : les « serrages de main ont repris dans la foulée », et « le déplacement continue ». Deux personnes ont été arrêtées, a ensuite précisé la préfecture de la Drôme.
Auprès du Monde, le parquet de Valence annonce que deux hommes âgés de 28 ans (celui que l’on voit porter le coup sur la vidéo et un autre qui l’accompagnait) ont été placés en garde à vue à 13 h 45 pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique.
Mardi, devant l’Assemblée nationale, Jean Castex a appelé « à un sursaut républicain ». « La politique, ça ne peut en aucun cas être la violence, l’agression verbale, et encore moins l’agression physique. J’en appelle à un sursaut républicain ; nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie », a déclaré le premier ministre lors de la séance de questions au gouvernement au Palais-Bourbon.
« Aucun désaccord politique ne justifiera jamais la violence »
« Il est inadmissible de s’attaquer physiquement au président de la République, à des responsables politiques, mais plus encore au président, qui est le président », a déclaré de son côté la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, en déplacement à Laxou (Meurthe-et-Moselle).
Xavier Bertrand, président (anciennement LR) de la région Hauts-de-France, « condamne avec la plus grande fermeté le geste inacceptable dont a été victime Emmanuel Macron. » Sur Twitter, il a écrit qu’« aucun désaccord politique ne justifiera[it] jamais la violence. Le respect des institutions de la République et de ses représentants est un principe cardinal de [la] vie démocratique ».
« Cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ? », a ironisé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle 2022 pour La France insoumise, qui a affirmé être « solidaire du président ».
De son côté, l’ancien président de la République François Hollande a tenu à adresser « tout [s]on soutien à Emmanuel Macron » à travers un message posté sur Twitter. « Agresser le président de la République c’est porter un coup insupportable et intolérable à nos institutions. Face à ce geste inqualifiable, toute la Nation doit être solidaire du chef de l’Etat », a-t-il écrit sur le réseau social de microblogging.
« Gifler le président, c’est gifler la République »
« La République doit être toute entière derrière le président de la République pour lutter contre toutes les formes de violence », a déclaré Olivier Faure, secrétaire national du Parti socialiste (PS), devant la presse de l’Assemblée nationale. « La solidarité est sans nuances avec le chef de l’Etat dans cette épreuve qu’il subit aujourd’hui. Il faut retrouver le sens de la responsabilité collective, de nos institutions et aussi le retour à une forme de paix civile ».
L’eurodéputé Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) Yannick Jadot a également pointé sur Twitter que « s’en prendre physiquement au président de la République, c’est s’attaquer à la France ». Selon lui, « la brutalisation du débat politique menace la démocratie. Il est temps de retrouver un dialogue apaisé entre les Français et de reconstruire le lien. Tout mon soutien à Emmanuel Macron ».
« Gifler le président, c’est gifler la République. Intolérable, inacceptable », a estimé le patron des députés Les Républicains (LR), Damien Abad, tandis que Gérard Larcher, président LR du Sénat a parlé d’une « agression intolérable et inacceptable qui appelle à une mobilisation totale de la République face à la violence qui se développe dans notre pays. ». Laurent Wauquiez, président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes a parlé d’un « geste intolérable ». « On ne peut pas accepter que s’installent la violence et l’absence de respect dans notre pays », a-t-il estimé sur Twitter.
« Le sol de la démocratie est en train de se dérober sous nos pieds »
Jean-Christophe Lagarde, président de l’Union des Démocrates Indépendants (UDI) a quant à lui qualifié l’agression contre Emmanuel Macron d’« inqualifiable ». « Quand on veut battre quelqu’un en politique, c’est dans les urnes ; jamais physiquement ! », a-t-il ajouté.
Même tonalité dans les mots choisis par Clémentine Autain, la candidate La France insoumise (LFI) à la présidence de la région Ile-de-France : « Agression inadmissible à l’égard du Président de la République par un homme visiblement venu de l’extrême droite royaliste. D’une idéologie violente banalisée au passage à l’acte… Le sol de la démocratie est en train de se dérober sous nos pieds. Le sursaut, vite », a-t-elle appelé sur Twitter.
Egalement candidate à la présidence de la région Ile-de-France, Audrey Pulvar, soutenue par le Parti socialiste, a trouvé l’« image de cette gifle (…) très choquante ». Elle fait savoir sur Twitter que « rien, aucun désaccord politique ne peut justifier ni la violence physique, ni l’insulte à l’égard de notre président ».
Le Monde avec AFP
Commentaires Facebook