Entre le 20 et le 26 mai 2021, 101 discours de haine ont été collectés sur un total de 148 profils, pages et groupes Facebook. Une tendance générale à la baisse (-16%) mais il n’y a pas de raison de se réjouir. Trois types de propos haineux dont 2 des plus graves sont en hausse. Il s’agit des animalisations et des propos sexistes.
En seulement une semaine, les injures visant à assimiler des personnes à des animaux ont augmenté de 25%. Et fait nouveau, la formalisation « porcs » pour les partisans de l’opposition et « moutons » pour ceux du pouvoir ne semble plus d’actualité. Pour peu qu’un interlocuteur ait été d’un avis différent, il a automatiquement été taxé de mouton.
Pour ce qui est des propos sexistes, ils enregistrent la plus forte hausse (70%). Le sujet principal des conversations observées l’explique peut-être, sans le justifier. Il s’agit de l’arrestation puis la condamnation de la cyber-activiste Fofana Nawa pour la divulgation d’une vidéo incitant aux troubles et appelant au meurtre de ressortissants nigériens. L’une des principales remarques, depuis le début du monitoring des discours de haine en ligne en septembre 2020, est une recrudescence de propos sexistes et injures à caractère sexuel (parfois très vulgaires) lorsque l’actualité met en première ligne des femmes. Comme c’est le cas cette fois.
Même quand ce n’est pas le cas, pour s’en prendre à des hommes, les internautes ivoiriens ont la facilité de s’attaquer à leurs mères.
Les autres résultats de l’observation des discours de haine en ligne effectuée cette semaine révèle que :
– Les pages restent les principales sources de discours de haine avec 94% de l’ensemble collecté
– 5 types de propos haineux sont en baisse : injures/diffamations, xénophobies/injures à caractère identitaire, attaques contre communauté, incitations au meurtre, justification/apologie de la haine. Quand 2 autres types n’ont pas connu de variations : délation, vœux macabres
– Trois principaux sujets ont marqué les conversations observées cette semaine. Outre l’affaire Fofana Nawa, il s’agit des violences contre les Nigériens vivant en Côte d’Ivoire et du démenti de l’annonce du supposé décès du Président du Conseil Constitutionnel par l’avatar Chris Yapi.
Le monitoring des discours de haine en ligne est une activité du Programme Transition et Inclusion politiques financé par USAID et mis en œuvre par le Nationale Democratic Institute (NDI), Internews ainsi qu’une coalition d’organisations de la société civile ivoirienne.
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