Le professeur Séraphin Prao à la tête d’une délégation de »Les Démocrates de Côte d’Ivoire » (Ldci) son mouvement politique, a été reçu ce mercredi en fin de matinée par le vice-président du Fpi, Damana Adia Pickass, revenu d’exil fin avril 2021. La rencontre qui s’est tenue au domicile bingervillois de Pickass, également chargé de la mobilisation pour le retour de Laurent Gbagbo, était pleine d’émotion et riche en confidences.
C’est le professeur Foba Eblin, secrétaire général de Ldci qui, en donnant les nouvelles, a ébauché les raisons de cette visite placée sous le sceau de la fraternité. On retient pour l’essentiel que Pr. Prao et son mouvement avaient à cœur d’exprimer leur compassion, leur admiration à un grand frère mais surtout à un camarade de lutte qui, dix ans durant aura passé sa vie en exil. L’exil que Pr. Foba considère à juste titre comme une prison. »Nous sommes là pour saluer le combattant de la liberté, le combattant de la dignité », a dévoilé le porte-parole de la délégation. Lequel a dit espérer que ce retour au pays de Pickass soit semblable à celui de Soundjata Kéita qui a bâti l’empire du Mali. »Nous sommes très contents que vous soyez là », s’est réjoui Pr. Prao qui prenait la parole à la suite de son secrétaire général. »Et comme vous êtes là, il faut que dans une sorte de synergie, nous puissions restaurer la dignité de ce pays. Nous nous mettons à la disposition du combat politique pour ensemble reconquérir notre liberté », a terminé le président de Ldci, se disant en même temps prêt pour travailler au retour de Laurent Gbagbo aux côtés de ceux qui se mobilisent en ce moment.
Ragaillardi par autant de civilités et de mots gentils à son endroit, l’ancien représentant du Fpi à la Commission électorale, a salué la démarche de Ldci. »La démarche me touche », a dit Pickass avant de se lâcher. Il a surtout insisté sur les convictions et les motivations qui sont les siennes au moment où il refait ses pas sur la terre de ses ancêtres. Il dit n’être animé d’aucune haine, ni contre le camp Ouattara, ni contre les étrangers en Côte d’Ivoire. Cependant, il répète à l’envi qu’il faut sortir des complexes dans lesquels on veut l’essouffler pour qu’il se taise. Pour Pickass, malgré l’adversité, malgré l’hostilité, les pro-Gbagbo doivent se frayer un chemin. »Ils ont tout essayé pour nous taire. Depuis l’affaire des jihadistes au Mali en passant par la mort des casques bleus près du Liberia. Nous avons même été entendus par les Nation Unies et nous nous sommes défendus. On nous a accusés d’avoir été au Liberia avec 15 millions de FCFA… Malgré tout cela, nous avons tenu. (…) Cette guerre a été une guerre du mental. (…) Mais en dix ans, nous n’avons pas eu tort d’avoir fait tous ces sacrifices. Le président Gbagbo a été acquitté mais encore de façon plus honorable. La procureure a été humiliée, on ne le dit pas assez parce que nous n’avons pas vulgarisé l’arrêt de la Cpi. Dès lors, toutes ces souffrances ont été oubliées. C’est une ère qui s’achève et un chemin qui s’ouvre », s’est-il exprimé sous le regard compatissant de la délégation de Ldci.
Parlant d’ère nouvelle, Damana Pickass a fait savoir que le président Laurent Gbagbo revient avec une vision nouvelle. Celle de la réconciliation des Ivoiriens autour de ce qui nous rassemble, la Côte d’Ivoire. »Il faut que nous nous rassemblions autour de notre héritage commun. Cela va au-delà de nos partis politiques. Par le passé, nos contradictions internes nous ont opposés et cela a été utilisé contre nous. Quand quelque chose t’est arrivé, la meilleure chose que tu puisses faire, c’est de faire en sorte que cela ne puisse plus t’arriver. Quand on le dit, ce n’est pas par rapport aux étrangers parce que dans ce pays on veut nous complexer. (…) Il faut qu’on se rassemble. (…) Le président arrive pour sceller la paix et l’unité », a étayé Pickass pour qui le retour de Gbagbo est une victoire mais pas la victoire d’un camp sur un autre encore moins celle d’une ethnie sur une autre. »C’est la victoire de la Côte d’Ivoire », a-t-il martelé.
Pickass et Ldci ont décidé de travailler main dans la main dans une alliance forte, celle de la grande famille de la gauche. »Nous sommes là, le Fpi est là, c’est la maison commune, c’est l’instrument de combat des démocrates. Cette grande famille de la gauche a besoin d’être reconstituée », a-t-il lâché sur un brin d’espoir.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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