« Emmanuel Macron fait du chantage aux Maliens » (sa mise en garde)

Sonné par le second coup-d’état des colonels au pouvoir à Bamako, mis sous pression par les sondages favorables a Marine Lepen, qui a promis retirer toutes les troupes françaises d’Afrique, Emmanuel Macron se fait menaçant envers les nouvelles autorités du Mali.

Tout un paradoxe

Ami de la dictature des Deby au Tchad, opposant déclaré au régime des colonels au Mali, Emmanuel Macron fait rire les jeunes dans les rues de Bamako et des capitales africaines.
«Partez dire à Macron que nous savons tous que la France est ici pour l’or, l’uranium, le fer etc et non pour des jihadistes. Si ils le veulent qu’ils retirent leurs militaires, on s’en fiche », a lancé un jeune homme interrogé à Bamako en début de soirée ce dimanche. (Liman Serge)

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Macron menace de retirer les troupes françaises du Mali si le pays cède à la « tentation » de l’islam radical

MISE EN GARDE – Le président de la République s’est exprimé sur la situation au Mali dont le Président et le Premier ministre ont été démis de leurs fonctions par un colonel de l’armée malienne.

Vincent Kranen

La France bientôt partie du Mali ? Emmanuel Macron a affirmé, dans un entretien dimanche au JDD, que la France retirerait ses plus de 5000 militaires si le Mali allait « dans le sens » d’un islamisme radical après un deuxième coup d’État en neuf mois. Mardi, le Président malien Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane ont été arrêtés par un militaire, le colonel Assimi Goïta qui fait la pluie et le beau temps sur la scène politique malienne.

« Je ne resterais pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition », a assuré le chef de l’État. Avec environ 5100 hommes, la France est présente militairement au Mali depuis 2012 dans l’objectif de faire face à la poussée djihadiste et consolider les États du Sahel.

L’exécutif français met en garde les dirigeants maliens
Mais la dégradation de la situation politique au Mali renforce la préoccupation française sur l’avenir de l’opération Barkhane, présente au Mali ainsi qu’au Tchad, au Niger et au Burkina Faso. Emmanuel Macron prévient : « Au président malien Bah N’Daw, qui était très rigoureux sur l’étanchéité entre le pouvoir et les djihadistes, j’avais dit : ‘L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie !’ Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai. »

Opération Barkhane : des questions sur la présence militaire française au Sahel

Au sommet du G5 Sahel, à Pau, en janvier 2020, le président de la République avait déjà expliqué avoir « préparé un chemin de sortie. Je suis resté à la demande des États, parce que je pensais que la sortie était un point de déstabilisation. Mais la question se pose, et nous n’avons pas vocation à rester éternellement là-bas ». La réaction malienne aux avertissements du chef de l’État français sera déterminante dans l’optique de savoir si la France va passer des paroles aux actes, et se retirer d’un pays où elle est présente militairement depuis neuf années.

Vincent Kranen
Source: Lci.fr

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