» (…) Depuis le début de l’année 2021, aucune mairie de Côte d’Ivoire n’a reçu ne serait-ce que un mois de ressources fiscales pour fonctionner ou investir. Aucune quote-part d’impôts partagés qui représentent 80% de nos ressources n’a été reversée jusqu’à ce jour.
On ne sait pas ce qui se passe, on n’a aucune visibilité. J’ai echangé il y a deux jours avec le ministre du budget. Hier, j’ai échangé avec le ministre des sports, maire d’Attecoubé et président de l’UVICOCI, puis avec le directeur général du Trésor.
Je peux vous assurer qu’après tous ces échanges, je ne suis pas plus avancé dans la compréhension de ce qui se passe.
Si on n’avait pas eu l’idée de privatiser le service de ramassage des ordures, aujourd’hui notre ville serait couverte d’ordures comme c’était le cas avant notre arrivée faute d’argent pour acheter le carburant nécessaire aux engins de ramassage.
Vous comprenez donc pourquoi certaines communes qui n’ont pas notre dispositif, sont envahies en ce moment par les ordures alors que l’ANAGED à qui on veut reverser maintenant près de 50% des impôts fonciers collectés dans nos villes, en plus de la redevance ramassage d’ordure payée sur nos factures d’électricité, ne fait strictement rien pour ramasser les ordures dans les communes.
Il faudra qu’on pose désormais les problèmes de fond et maintenant en tant que député je vais m’exprimer tant au parlement qu’en dehors du parlement parce que ce qui se passe n’est pas acceptable.
Ou on fait la décentralisation ou on ne la fait pas. On ne peut pas livrer des élus à la vindicte de leurs administrés en les privant sans raisons de ressources qui ont été pourtant déjà collectées dans nos communes, je dénonce cette situation.
En tant que élu municipal, je vous dois la vérité et je vous ai toujours tenus informés de la situation financière de votre mairie. Et je vous dis que cela fera six mois dans une semaine qu’on n’a rien donné aux collectivités dont certaines sont en cessation de paiement avec de nombreux mois d’arriérés de salaires et des dizaines de factures impayées. C’est une situation inédite.
J’appelle les autorités dédiées à la gestion des ressources des collectivités, le ministère de tutelle, à se pencher sur la situation. Ce n’est pas un défaut de ressources. C’est juste que le traitement des dossiers des collectivités ne semble pas être une priorité, c’est une question de volonté politique.
Pour rédiger ou actualiser un simple arrêté concernant les ressources des collectivités, les fonctionnaires assis dans des ministères impliqués dans la chose, prennent 06 à 12 mois. C’est insupportable ce mépris pour les collectivités et les élus que nous sommes.
C’est en tant que maire et en tant que député que je m’exprime et ce que je dis ici est partagé par tous mes collègues maires. »
Assalé Tiemoko, Mairie de Tiassalé.
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