En Côte d’ivoire le sujet est sur toutes les lèvres. Le retour de Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien acquitté de crimes contre l’humanité par la Cpi. Regagnera-t-il la terre de ses ancêtres en fanfare ou en catimini ? La forme de l’accueil semble la pomme de discorde entre pouvoir et comité d’organisation dans le camp des pro-Gbagbo.
Léon Emmanuel Monnet, ancien ministre des gouvernements Gbagbo et président du comité opérationnel à pris position sur le sujet. Depuis, il multiplie les rencontres pour galvaniser les supporters de l’ancien président et même au-delà.
Samedi 15 mai, il était dans la commune de Yopougon à l’invitation du mouvement politique panafricain « Afrique Ma Patrie » dirigé par l’ancien fesciste Gnégbré Kado dit Jaguar. Léon Emmanuel Monnet qui présidait cette cérémonie a déclaré face à son auditoire que Laurent Gbagbo, par sa droiture et sa constance, sa résilience aussi est devenu à lui seul un cas d’école, un cours magistral à enseigner dans les universités. Il s’est dit heureux et fier que des jeunes prennent le panafricanisme et en fassent leur objet de lutte. « Jaguar, honneur à toi », a-t-il exhorté son filleul avant de dire un mot sur la mobilisation en faveur de Gbagbo. « Je constate que vous êtes déjà prêts (pour Gbagbo). Préparons-nous à l’accueillir. Il veut que ce soit dans la paix et dans la paix », explique-t-il. L’ancien ministre a qualifié de « frémissement » certaines actions du pouvoir visant à retarder le retour de Gbagbo. Il dit compter sur Yopougon pour mobiliser en moyenne 2 millions et demi de partisans à l’accueil. Et à propos de cet accueil qui soulève quelques inquiétudes quant à sa forme, M. Monnet se fera plus précis face aux journalistes : « En tous les cas, ce sera un accueil triomphal. Gbagbo était traité comme un paria qu’on a transféré nuitamment. Même s’il revient ici à minuit, il revient en grande lumière. C’est ce qui est important à retenir. Et la marée humaine se fera quelle que soit l’heure. Ce qui est important c’est qu’il a été innocenté et blanchi et il rentre comme un héros. A partir de ce moment nous allons nous organiser pour que ce retour soit une fête d’une manière ou d’une autre, dans la paix, sans chercher à créer des troubles. Laurent Gbagbo l’a toujours dit, quand il a été libéré il pouvait revenir dans son pays mais il a attendu que l’autorité ivoirienne lui donne l’autorisation de revenir. Et il arrive ».
Quant à Georges Armand Ouégnin qui a assuré le parrainage de la cérémonie, il a tenu à rassurer le gouvernement sur les bonnes intentions de Laurent Gbagbo qui entend préserver l’esprit de paix. « N’ayez pas peur. Gbagbo revient pour la réconciliation et nous à l’opposition nous ne voulons pas de conflit, nous ne voulons plus de prison. C’est pourquoi nous disons que tous les exilés doivent qui sont encore autour de huit (8 mille) doivent rentrer et le pouvoir doit le comprendre. Nous voulons la paix, les ivoiriens veulent la paix et c’est ensemble qu’on doit se réconcilier. Nous n’avons pas le droit de détruire notre pays. Je vous engage tous à vous mobiliser pour accueillir ce grand homme d’Afrique », à déclaré le nouveau député de Yopougon.
Dahi Nestor a rappelé la longue histoire entre Laurent Gbagbo et les jeunes de Côte d’Ivoire. Comment ceux-ci ont toujours été à l’avant-garde de la lutte et aux rendez-vous clés de l’histoire, notamment la grande mobilisation après la présidentielle de 2000 quand les militaires voulaient confisquer le pouvoir, en 2002 face aux putschistes qui ont tenté de le renverser et durant toute la crise. Dahi a appelé à la libération de ses compagnons de lutte dont Koua Justin toujours incarcéré à Bouaké au camp pénal et Yves Paulin Aguédé emprisonné à la Maca, la prison abidjanaise.
SD depuis Abidjan
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