Plusieurs personnes sont mortes mardi dans des manifestations sporadiques au Tchad contre la junte qui a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Déby Itno. Un nouvel appel à manifester ce mercredi a été émis par « une coalition d’opposants, de syndicats et la société civile qui veut profiter de l’appel d’air politique créé par le décès du président Idriss Déby », explique notre envoyé spécial à N’Djaména, Cyril Payen. Une situation en contradiction avec la promesse du nouvel homme fort du pays Mahamat Idriss Déby d’organiser « un dialogue national inclusif ».
Avec France 24
Violentes manifestations au Tchad: au moins 9 morts décomptés
« On dénombre neuf morts », sept à N’Djamena, deux autres à Moundou, dans le sud du Tchad, « ainsi que 36 blessés avec une dizaine d’arrestations », déplore la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme.
L’ONG « dénonce et condamne ce massacre éhonté après un usage disproportionné d’armes de guerre contre des manifestants à mains nues ».
« Un dialogue national inclusif »
Le général Mahamat Idriss Déby, qui dirige la junte militaire au pouvoir au Tchad depuis la mort de son père Idriss Déby Itno, a promis mardi dans un discours télévisé d’organiser « un dialogue national inclusif » dans une période de transition de 18 mois.
« Le Tchad continuera à tenir son rang et à assumer ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme et respectera tous ses engagements internationaux », a également déclaré le nouveau « président de la République » du Tchad, pays stratégique dans la lutte contre les djihadistes dans le Sahel.
Manifestations interdites
Le fils du défunt président n’a pas évoqué une seule fois les manifestations dans cette déclaration. Comme le faisait systématiquement son père le maréchal Déby, il avait interdit les manifestations de mardi à l’appel de l’opposition et de la société civile qui dénoncent un « coup d’Etat institutionnel » et une « succession dynastique » au pouvoir.
Des groupes de dizaines de personnes s’étaient rassemblés dans différents endroits de la capitale au cours de la matinée, cherchant à éviter des policiers omniprésents qui les dispersaient à coup de grenades lacrymogènes, selon des témoins. Le calme était toutefois revenu en fin de matinée après ces échauffourées.
Source: RTS Info
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