(Agence Ecofin) – Sur le marché du cacao, la question de l’amélioration des conditions de vie des producteurs, premiers acteurs de la chaîne de valeur du chocolat se pose de plus en plus avec acuité. De nombreuses organisations poussent à travers le monde pour plus d’actions en faveur de cette cause.
Il n’y aura pas d’avancées significatives dans la lutte pour le respect des droits de l’homme dans l’industrie mondiale du cacao et la durabilité sans garantir au préalable un minimum de revenu décent pour l’ensemble des producteurs de la fève. C’est en substance le message adressé le 21 avril dernier à l’Union européenne (UE), par l’organisation à but non lucratif Fairtrade International.
L’interpellation intervient alors qu’en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de la fève, le prix plancher de vente du cacao a été réduit de 25 % à 750 Fcfa/kg durant la petite traite qui s’étend entre avril et septembre.
Si le pays a appliqué un différentiel de revenu décent (DRD) de 400 $ par tonne conjointement avec le Ghana en 2020/2021, il a dû faire face une mévente liée au ralentissement de la demande mondiale consécutive à la pandémie de coronavirus.
Alors que le bloc économique travaille actuellement à l’élaboration d’une législation plus stricte n’autorisant que l’importation d’un cacao ne provenant pas de la déforestation et du travail infantile notamment, l’organisation l’appelle à mettre la question de l’amélioration des revenus au cœur de ces réglementations.
Pour Fairtrade, un engagement fort dans les pays consommateurs de chocolat pour un revenu minimum pour les exploitants devrait compléter les efforts des gouvernements pour stabiliser les prix garantis et permettra par conséquent de faciliter les autres réformes au niveau de l’industrie mondiale.
« Le DRD est une démarche importante du gouvernement ivoirien qui vise à stabiliser et à améliorer les moyens de subsistance des producteurs que nous avons soutenus depuis le début. Si le droit fondamental de l’être humain ne peut pas être reconnu, comment est-ce que tous les autres droits des communautés de producteurs pourront être satisfaits de manière durable », indique Jon Walker, conseiller principal pour le cacao à Fairtrade.
A son échelle, l’institution à but non lucratif indique qu’elle a continué à offrir des tarifs au-dessus des niveaux pratiqués par les gouvernements aux producteurs avec qui elle travaille. Ainsi, la tonne de cacao dont le processus de production obéit à des critères sociaux, écologiques et économiques a coûté 2 400 $ durant la campagne principale, soit 318 $ de plus que le barème fixé par le gouvernement ivoirien en plus du DRD.
De même, la prime Fairtrade touchée par les producteurs pour financer les projets communautaires s’est élevée à 240 $. Créée en 1997, Fairtrade International opère dans 74 pays à travers le monde avec près 1,7 million de petits producteurs.
Espoir Olodo
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