Procès massacre du quartier carrefour/Côte-d’Ivoire: Accablé par un témoin, Amadé fond en larmes

Ouvert le 24 mars 2021, le procès du tristement célèbre Amade Oueremi, seigneur de guerre , accusé de crimes contre l’humanité dans les tueries commises à Duekoue en 2011, a connu un de ses temps forts le mercredi 07 avril 2021.

Pour cause, un véritable sachant a accablé par des preuves abondantes et quasi-indiscutables Amade Ouremi.

Témoignant sous anonymat, le témoin de ce mercredi 7 avril 2021 a laissé sans voix Amade Ouremi et son avocate par la précision et la clarté de ses preuves.

Des photos, des vidéos, des audios, des interviews de l’ex chef de la milice exerçant une autorité sans partage sur le parc national du Mont Peko ont été projetés sur écran géant et versés comme pièces à conviction au dossier de l’accusation.

Des images de l’homme en tenue militaire, tenue Dozo armes au poing sur différents champs de bataille à Duékoué, entourés de ses lieutenants, de son campement et du pont qu’il a construit dans le parc du Mont Peko, des photos des tickets de rançons portant sa signature etc…Bref un arsenal de preuves aussi parlantes les unes que les autres ont été brandies au cours de cette audience qui a duré de 14h à 19h30mn.

Ces pièces à conviction ont visiblement mis mal à l’aise et douché les espoirs d’Amade Ouremi et de son avocate. Ces preuves qui montrent Amade Ouremi en véritable chef de guerre ont quasiment annihilé la ligne de défense jusque-là adoptée par la défense et qui consistait à soutenir que l’accusé a agi sous le commandement de chefs militaires des FRCI dans le cadre des violences et tueries commises à Duékoué et n’était qu’un de leurs éléments. Le témoin du jour est allé plus loin en déclarant qu’Amadé avait des alliés au sein des ex Fanci. « Amadé a construit une grande villa pour un officier supérieur des Fanci à Taï. C’est ce dernier qui lui avait fourni des tenues militaires Fanci ainsi que des armes. C’était pour lutter contre des factions rivales pour le contrôle du Mont Peko. Malgré ça Amadé n’a pas hésité à tuer un officier des Fanci et 10 soldats en décembre 2010 », a révélé le témoin. À la question de l’avocate d’Amadé qui voulait savoir si le témoin avait vu son client entrain de tuer. Le témoin a brandi des images des religieux et un malade qu’Amadé a exécuté devant lui. Le témoin a également présenté une vidéo dans laquelle, les hommes de l’ancien homme fort du mont Peko se vantent des crimes qu’ils commis au quartier Carrefour. Mieux ils, traitent le lieutenant Coul d’être un escroc rebelle qu’ils empêcheront par tous les moyens de progresser dans sa zone alors qu’il affirmait jusque là être son élément.

Confondus et visiblement surpris par la précision des preuves contre lui, Amade Ouremi a fondu en larmes avant de lancer dans un élan de désespoir que les Presidents Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo sont les vrais responsables des violences survenues à Duékoué pour avoir suscité par leur entêtement les violences postélectorales de 2010 dans le pays. « Si Gbagbo avait reconnu sa défaite il n’y aurait pas eu tout ça. Le président Ouattara a dit aussi qu’il a gagné. C’est à cause de ça y’a eu palabre. Il n’y avait pas de président donc chacun faisait sa sécurité. J’étais présent à Duékoué. Je le reconnais », a-t-il ajouté. Une réaction qui a arraché des rires à l’assistance.

« Quand nous sommes rentrés au quartier carrefour, c’était un carnage indescriptible », a ajouté le témoin, affirmant avoir comptabilisé et photographié 265 corps après ces tueries de Duékoué.

Le moins qu’on puisse dire,c’est que l’audience du mercredi 07 avril 2021 constitue indubitablement l’un des points saillants du procès d’Amade Ouremi et l’accusé aura véritablement du mal à s’en sortir au regard de la clarté des preuves brandies contre lui ce jour.

SC

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