Donald NGORAN
Ouvert le 24 mars au tribunal criminel de Plateau (Centre d’Abidjan), puis suspendu le jour suivant pour absence de témoins, le procès du chef milicien burkinabè Amadé Ouérémi, poursuivi pour entre autres des faits de « crimes contre civils, crimes de guerre, génocide lors de la crise postélectorale de 2011 à Duekoué (Ouest), a repris mercredi avec à la barre l’audition de 14 témoins, a-t-on constaté.
Devant un tribunal quasiment rempli, les 14 témoins passaient à tour de rôle pour donner leurs versions des faits. Intervenant après chaque témoin quand le président du tribunal Charles Bini lui accordait la parole, Amadé Ouérémi n’a eu de cesse de dire que « tout ce que les témoins disent, c’est faux ».
Pendant les événements « il y avait des miliciens et des Libériens, tout le monde a fait mauvais », a-t-il soutenu avec un air fatigué au 4e jour de son procès qui a débuté à 14h (GMT et locale), demandant au président du tribunal de lui permettre si besoin en était de s’asseoir.
Au cours de cette deuxième phase d’audition des victimes qui a démarré mercredi, les témoins allant du 1er au 14e qui se sont presentés à la barre sur un total de 82, tenaient M. Amadé comme l’unique responsable des exactions commises les 28 au 29 mars 2011 à Duekoué et environs.
« C’est le nom de Amadé qu’on entendait partout, lui et ses hommes », a raconté le témoin Zeba Sidonie, ajoutant: « ma petite fille de 4 ans a été violée, ma fille a été enlevée et à présent, je n’ai pas eu de ses nouvelles au quartier Antenne (Duékoué). »
Quant à Dame Ruffine Tohoua, elle a soutenu à la barre que « le 29 mars, des dozos (chasseurs traditionnels), des hommes armés de Amadé ont envahi le quartier carrefour (Duekoué) » et que l’un d’entre eux a « poignardé son mari et l’autre l’a « fusillé sous ses yeux ».
Aux dires de son avocate Me Rosemonde Aka Sérikpa, Amadé Ouérémi qui dit avoir « agi sous les ordres du colonel Losseni Fofana, et Ouattara Coulibaly », des ex-commandants de zone à Duékoué et à Man, souhaite l’intervention de ceux-ci à la barre.
Soupçonné de crimes commis durant la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, ayant fait 3.000 morts en Côte d’Ivoire, dont 817 en une journée à Duekoué, Amadé Ouérémi qui régnait en maître dans la région a été interpellé le 18 mai 2013 par des éléments des Forces républicaines.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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