En Côte-d’Ivoire des gérants de cabine se plaignent d’une baisse de 15% de leurs chiffres d’affaires

« Avant, je pouvais avoir 50.000 FCFA les week-ends. Maintenant, je m’en sors avec
35.000 FCFA. Le chiffre d’affaires a baissé. Les clients ne courent plus
pour faire les transferts comme avant », se plaint Allou, gérant de
cabine téléphonique à Koumassi, un quartier populaire de la ville d’Abidjan.

A l’instar d’Allou, des gérants de cabine téléphonique ont vu leurs
chiffres d’affaires en baisse de 10% à 15%, trois mois après la
limitation des bonus des opérateurs de téléphonie mobile par le
régulateur en Côte d’Ivoire.

Le 1er janvier 2021, l’Autorité de régulation des télécommunications en
Côte d’Ivoire (ARTCI) a décidé de limiter les offres promotionnelles des
opérateurs de mobile à 100%, en mettant fin aux bonus de 200%, 300% et 400%.

Selon le régulateur, cette décision visait à « assainir le marché de la
téléphonie mobile » et à « défendre les intérêts des consommateurs », à
travers « une baisse des tarifs en lieu et place de la politique d’usage
abusif de bonus, une tarification plus transparente et juste, une
meilleure visibilité sur les offres de service et un usage effectif des
bonus acquis », selon les mots du directeur de l’ARTCI, Bilé Diéméleou.

Une décision qui a suscité l’incompréhension des consommateurs et des
gérants de cabine, qui trois mois après l’entrée en vigueur de la mesure
de l’ARTCI s’interrogent sur « le bien-fondé » d’une telle mesure.

C’est le cas de Christian Gondo, gérant de cabine, opérant à
Bingerville, une ville de la banlieue d’Abidjan.

« Lors des jours promotionnels des opérateurs de téléphonie de la place,
les clients se bousculaient pour venir à la cabine afin de profiter des
bonus, trois mois après, ils sont à la traîne et cela affecte notre
chiffre d’affaires. Pendant ces jours, je pouvais gagner 80.000 FCFA. Je
suis maintenant à 40.000 voire 50.000 FCFA », a-t-il dit avec dépit.

Si pour certains gérants de cabine, la décision du régulateur a porté un
coup à leurs chiffres d’affaires, d’autres estiment que cette mesure n’a
rien changé.

C’est l’avis d’Inzi, gérant de cabine à Treichville (Abidjan Sud), qui
affirme « qu’il n’y a pas de grandes différences avant la periode de
limitation des bonus , même si les clients ne se bousculent plus. »

Invité à se prononcer, le gouvernement a justifié la décision de l’ARTCI
en partie par « l’octroi abusif des bonus qui induit une réduction des
recettes fiscales » de l’Etat et le renforcement de « l’érosion des marges
des opérateurs, mettant en péril les investissements consentis et ceux à
venir. »

Du côté des consommateurs l’incompréhension demeure. Malika Coulibaly,
une étudiante résidante à Abobo, un quartier populaire du nord
d’Abidjan, a décidé de « limiter ses dépenses » et ses « déplacements à la
cabine »

Pour Joël Kouadio, habitant la commune de Marcory (Abidjan sud) la
« limitation des bonus est une mauvaise décision ».

« Je dépense énormément dans les transferts et les appels. Avant, je
faisais mon mois avec 5.000 FCFA, aujourd’hui, c’est 15.000 FCFA, c’est
très dur », fait-il savoir.

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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