Il était assurément le candidat aux législatives du 6 mars 2021, le plus célèbre sur les réseaux sociaux. Koukougnon Christ, plus connu sous le pseudonyme de Denis Patcheco, est sorti de sa zone de confort qu’est l’univers numérique pour se présenter aux récentes législatives, histoire sans doute de confronter sa relative popularité sur les réseaux sociaux avec la réalité du terrain. Il s’est, en effet, présenté dans la localité de Gagnoa, en indépendant, face à des « éléphants » de la scène politique que son Maurice Kacou Guikahué du Pdci et Marie Odette Lorougnon d’EDS.
Il a dû déchanter à l’issue du scrutin, puisqu’il a lamentablement perdu, ne récoltant que 23 voix sur une population électorale de plusieurs milliers. Soit un peu plus de 3%. Un cinglant revers qui devrait le situer sur sa véritable représentativité sur sa terre natale, ou du moins sur sa cote sur la scène politique. « La déculottée qui vient de lui être administrée lui a montré son vrai poids », se gausse un observateur de la vie politique nationale.
Denis Patcheco, qui croyait être suffisamment connu sur Facebook pour viser un siège de député, en a eu pour ses frais. Il aura appris, à se dépens, que les réalités virtuelles ne correspondent pas toujours au monde physique.
Comme lui, un autre candidat, abonné aux réseaux sociaux, du nom d’Hamed Koffi Zarour, a vu ses ambitions de devenir député se briser contre les réalités du terrain. Candidat indépendant dans la commune du Plateau , il a dû ravaler son projet en se ralliant à un de ses adversaires, en pleine campagne électorale. Dépité, il admet qu’il y a bien un fossé entre les « like » des réseaux sociaux et l’adhésion des citoyens à sa cause.
« J’ai plus de 100 000 personnes qui sont abonnées à mes deux pages. Je n’ai même pas pu réunir 17000 parrainages pour aller aux présidentielles », déplore-t-il. Et d’ajouter, amer : « Pareillement pour la députation, aucun chat à mon meeting de lancement. Si c’est ça le soutien, il n’existe que virtuellement alors que ce qui compte, c’est la réalité ». On le voit, lui aussi en a pris pour son grade. Il aura compris qu’une candidature à une élection se prépare moins dans l’univers numérique que sur le terrain. Cela passe davantage par des rapports de proximité avec les citoyens, en faveur desquels le futur candidat se doit de témoigner de l’empathie et poser des actions de développement.
Karine Koré
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