La Commission électorale a publié les résultats provisoires des législatives tenues le 6 mars 2021 en Côte-d’Ivoire.
La coalition RHDP au pouvoir arrive en tête, talonnée par l’alliance FPI pro-Gbagbo et le PDCI de Bédié.
Les indépendants représentent la 3e force du pays avec 28 élus.
Le RHDP, comme annoncé par de nombreux observateurs, a échoué à obtenir la majorité des 2/3.
Il s’agissait des premières élections auxquelles le FPI de Laurent Gbagbo prenait part depuis 2010. L’autre frange du FPI présidée par Pascal Affi N’Guessan n’a récolté que deux disputés.
Ces résultats provisoires doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel après la période des contentieux pour être définitifs.
Les résultats complets par circonscription sont à consulter en cliquant sur ce lien (PDF)
===== LA GÉOGRAPHIE DES BASTIONS ÉLECTORAUX EN MOUVEMENT ====
1. LE CAS de Yopougon
Cest bien connu des analystes. Les mutations démographiques, sociales et économiques d’une cité ou d’une région impacteront nécessairement sur les populations et leurs choix.
Il faut se rendre à l’évidence ! Le YOPOUGON des années 1980, 1990 et 2000 a évolué en 2021. Une classe moyenne nouvelle apparaît là désormais là où feux Gbaka Kouadio, Jean-Konan Ferrand et d’autres généreux directeurs généraux de la SICOGI et SOGEFIHA avaient permis l’installation à moindre frais de petits fonctionnaires et autres ressortissants à grande majorité issus de l’ouest et du centre ouest.
Le nouveau Yopougon avec ses grandes surfaces commerciales et son urbanisation accélérée laisse apparaître progressivement une autre composition sociologique mais également de nouvelles aspirations sociales.
Le temps bon enfant des Yaosehi, Bada Bar, Bar Etoile ou Dougbafla est loin dans la mémoire des citoyens de cette cité. En vérité il y a désormais plusieurs Yopougon dans la même commune. Le vieux Yopougon des Sogefiha et Sicogi et les cités nouvelles émergentes qui vont jusqu’à la frontière de Songon ou qui se déploient derrière la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan aux portes de Ndotre dans le grand Abobo.
Tandis que l’ancien Yopougon au centre désormais de cette vaste ville est composé de maisons basses de 3 a 5 pièces, les extensions sont en général des immeubles. En faisant les comparaisons des populations sur une surface identique, on.passe en général d’une famille de 10 à 12 personnes à plusieurs familles totalisant une population de 40 à 60 personnes selon la taille des bâtiments.
S’il est faux de dire que ces différentes populations appartiennent de manière précise à un parti politique bien identifié, il est également hasardeux de croire que les réalités économiques et les aspirations politiques sont les mêmes. En 10 ans sous l’impulsion d’ADO on a aujourd’hui une autre société qui a émergé à Yopougon. L’ouverture du 4eme pont va amplifié cette mutation.
Le prétendu bastion politique du FPI d’hier est désormais noyé dans une société en grande mutation et que rien ne permet aujourd’hui de rattacher à priori à un seul parti politique.
Au demeurant pour une meilleure gouvernance de Yopougon, cette ville mérite d’être éclatée en sous communes. Alors on aurait des zones acquises à des partis et d’autres réparties entre toutes les formations politiques du pays.
N’en déplaise à ceux qui fonctionnent à l’émotion, positionner un Michel Gbagbo à Yopougon était un choix hasardeux et d’une déconcertante impréparation. Un baptême de feu politique se prépare loin de zones de combats impitoyables.
Enfin il y a toutes les incohérences politiques qui ont été le lot de la gestion des rapports avec le pouvoir depuis l’annonce de la candidature d’ADO Certaines bévues politiques se paient cash à l’heure du bilan final.
===== LA GÉOGRAPHIE DES BASTIONS ÉLECTORAUX EN MOUVEMENT ====
2. « GBAGBO M’A ENVOYE ICI POUR REPONDRE AU PDCI » (LE CAS DE GAGNOA)
On a écouté avec beaucoup d’attention le Professeur DANON DJEDJE parler de la candidature de Mme Odette Lorougnon et des conditions ayant cristallisé les positions du FPI GOR face au refus du PDCI de céder des places dans le V Baoulé.
Danon DJEDJE est un respectable et très bon manœuvrier. Personne ne peut en douter.
On a donc fait croire à tout le monde que c’est le PDCI qui voulait méchamment sacrifier Guikahué en le livrant face à une bête politique sur ses terres.
A force d’utiliser ses propres parents comme du bétail politique, l’histoire vous rattrape un jour… Et ce jour s’appelle 6 mars 2021.
Guikahué de 2011 à 2020 avait le porte-voix de Gagnoa nonobstant sa coloration politique. De tribu en tribu, de village en village, il a conquis les plus réticents par son côté humain… et donc une certain proximité avec tout le monde. Le FPI regardait de loin…une forme de sous traitance gracieuse de ses propres devoirs par autrui ne semblait pas gêner « les maîtres du bastion » !
Ainsi le jour J, malgré le renfort d’explications du Professeur Danon DJEDJE, le sort de Dame Lorougnon est scellé. Un coup dont la dame de fer pourrait difficilement se relever. Malgré les mesures prudentielles qu’elle a adoptées en confiant sa mission à Gagnoa à son électorat ATCHAN D’ATTECOUBE auquel elle avoue devoir TOUT !
« Trahie » par ses parents qui n’ont rien fait avec son « C’EST GBAGBO QUI M’ENVOIE », Dame Lorougnon va-t-elle reprendre sa place à ATTECOUBÉ ?
Or donc…on peut donc être Bété et avoir au cœur en pays ATCHAN…
===== 3. LA LECON INFLIGÉE A LIDA KOUASSI ======
Pour une élection dont les participants ne s’élèvent même pas à 20 000 votants, LIDA K. MOISE a jeté un pavé dans la mare !
Toutes sortes d’interprétations en ont été faites.
Battu proprement malgré son discours très diviseur, pour ne pas en dire plus, il lui reste un dernier combat : celui d’obtenir le dégel de ses comptes. Des avoirs « congélés » selon son bon mot, et dont un audit scrupuleux pourrait les décongeler plus rapidement que beurre au soleil de midi.
Le village n’est pas toujours un bastion imprenable surtout quand il faut additionné des voix de la ville à celles des hameaux. Une simple lecture de la démographie lui aurait déconseillé de tenir un tel langage qui est un couteau à double tranchant ! Il a réveillé non seulement les partisans de KOUYATE à Lakota mais aussi mobilisé les partisans Baoulé de Guikahuédans la sous préfecture de Gagnoa, effrayés par de tels propos qui rappellent de sombres heures de l’histoire politique ivoirienne. Voici comment quand on ne tourne pas sa langue sept fois avant de battre campagne, on attire à soi et sur ses partisans des contre-feux insoupçonnés.
(A suivre..)