Une date annoncée, un comité d’accueil présenté…
Le secrétaire général du Fpi Gor avait donné, il y a quelques jours, rendez-vous à la presse et aux partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ce 24 février 2021 à l’hôtel Palm Club. Le rendez-vous a tenu ses promesses de bonnes nouvelles pour son camp puisqu’il en a profité, au bout d’un suspense entretenu, une date, du moins une période indicative pour le retour au pays du Woody de Mama que tous attendent.
Entre sons tradimodernes et danses comme à l’accoutumée lors des grandes rencontres, en présence des têtes historiques du Fpi, des amis tels le comédien Adama Dahico et des parents, Simone Gbagbo, Pr. Gilbert Marie Aké N’gbo qui avait bonne mine, le gouverneur Dakoury, l’ancien préfet Jean Baptiste Gnahoré, Dano Djédjé, l’ancien ministre de la réconciliation, Marie Odette Lorougnon, Odette Sauyet…Assoa Adou finira par lâcher le morceau lorsqu’il annonce que Laurent Gbagbo foulera le sol d’Abidjan à la mi-mars. Il n’en fallait pas plus pour que fusent des hourras de la grande salle de l’hôtel Palm Club.
Il dit tenir cette indication de date de Laurent Gbagbo lui-même au cours d’un entretien téléphonique la veille (mardi) et ce mercredi matin. La mi-mars, c’est entre le 15 et le 16 mars. Assoa Adou n’a pas voulu en dire plus. Toutefois, une source nous donnera la date plus précise du jeudi 18 mars 2021.
Selon Assoa Adou, il ne s’agit pas de brusquer quoi que ce soit. Il y a eu des négociations avec le pouvoir et si le Fpi en est arrivé à fixer une date unilatéralement, c’est, selon le secrétaire général du Fpi Gor, parce que les choses traînent. »Certains pensent que c’est un coup de force. Le président m’a dit de négocier pour que son arrivée soit un moment de joie. Et quand nous partons les voir ce n’est pas pour plaider mais pour appliquer la loi. Et comme ils traînent, Gbagbo viendra et si c’est pour prendre un woro-woro (taxi communal) on le prendra pour aller le chercher à l’aéroport », fait savoir ce premier responsable du parti de Gbagbo pour justifier sa démarche.
C’est à lui que revenait la tâche de négocier le retour au pays natal de l’ancien chef de l’Etat qui aura, dix ans durant, vu des vertes et des pas mûres aux prises qu’il était avec une rébellion armée.
Assoa Adou ne s’est pas étendu sur la position du gouvernement Ouattara qui l’avait reçu par le biais du premier ministre Hamed Bakayoko aujourd’hui en Europe pour des raisons de mauvaise santé. Cependant, il a rappelé au camp Ouattara l’esprit des lois que prit Laurent Gbagbo en son temps pour restaurer la dignité perdue des anciens hauts fonctionnaires du pays. Puis M. Assoa de rappeler aussi que Ouattara a été l’un des grands bénéficiaires de ces mesures et que pour cela, il devrait maintenant retourner l’ascenseur.
Une décision unilatérale ?
Le fait que le régime Ouattara reste toujours muet en dépit des relances des Gors suscite tout de même quelques interrogations sur ce retour annoncé. Gbagbo vient-il avec ou sans l’accord du pouvoir d’Abidjan ? Pourquoi après les premiers contacts rien de probant ne se profile à l’horizon ?
Pour sûr, si ce retour de Laurent Gbagbo n’est pas encore approuvé par le pouvoir Ouattara, cette entreprise unilatérale d’Assoa Adou et de ses camarades n’a pour but que d’accentuer la pression sur Alassane Ouattara et les siens. Le chef de l’Etat s’était montré quelque peu favorable à un comeback de Laurent Gbagbo avant la résidentielle de 2020. A présent, ce dossier semble passer aux oubliettes et le Fpi voudrait lui rappeler ses engagements, s’ils ne sont déjà actés. Le retour au pays de Laurent Gbagbo et de son ministre Blé Goudé ont d’ailleurs fait partie des points inscrits dans les conclusions du dialogue pouvoir-opposition. un document que les parties Fpi Gor et Pdci ont fini par parapher après une volte-face.
Les Gors semblent plus pressés. Un uniforme et des gadgets pour le traditionnel akwaba sont même déjà imprimés et en vente. La leader des femmes Marie Odette Lorougnon les a même présentés au cours de la rencontre de Palm Club. Vendus à des prix un peu exorbitants, les militants se les arrachaient déjà à la sortie du rassemblement de ce mercredi.
De son côté, Alassane Ouattara semble miser sur la suite du procès et prend son temps.
Ce mercredi même, une information faisait valoir que le mandat des juges d’appel a été prolongé jusqu’au 31 mars 2021, le temps de leur permettre de vider le verdict alors que leur mission prenaient fin le 10 mars. De quoi réjouir le camp Ouattara et jeter un bémol sur l’allégresse qui s’est emparée des pro-Gbagbo.
Faux ou vrai retour, la campagne actuelle pourrait aussi avoir le mérite de remobiliser les troupes du FPI Gor avant les législatives du 6 mars. Sans oublier le renflouement des caisses du parti à travers les ventes des multiples gadgets autour « du retours de Gbagbo ».
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Gbagbo et ses FPI en Côte-d’Ivoire…ils aiment vendre des illusions comme pas possible. Les vieillards anciens pillards aux comptes bloqués en banque en campagne veulent vendre les pagnes pour avoir l’argent et mobiliser leurs électeurs en annonçant un retour illusoire du seplou pas avant le 31 ou pas cette année peut-être si jamais Bensouda gagnait l’autorisation de faire appel. Y a encore trop de procédures pendantes.