Côte-d’Ivoire:  »Koumassi bénéficie de la bienveillance de l’État sinon… » (Aby Raoul, maire de Marcory)

Le maire de la riche commune de Marcory était l’invité du Forum des directeurs de publication de Côte d’Ivoire (Fordpci) dirigé par le journaliste Charles Lambert Trabi. Aby Raoul a saisi cette tribune pour expliquer à l’opinion ce qu’il fait du budget communal depuis 2013 qu’il est maire.

Le cadre du Pdci qui n’a pas mordu à l’appât du Rhdp malgré une cour assidue, a décliné les grands chantiers de son action. Des actions qui vont de l’amélioration du cadre de vie au développement économique et social de sa commune. Aussi a-t-il disséqué 14 points forts d’un vaste programme en cours d’exécution.

Pour ce qui est du social et de l’amélioration des conditions de travail des agents, il fait savoir que sous son magistère, le salaire minimal est passé de 60 mille FCFA à 123 mille. Toute chose qui a fait croître la masse salariale annuelle de 1,2 milliard de FCFA à 1,9 milliard. Les agents bénéficient également, ajoute-t-il, d’une assurance maladie et les groupes sociaux constitués ne sont pas non plus privés de la bienveillance de la mairie avec des subventions substantielles. L’exemple de la chefferie traditionnelle dont la subvention annuelle s’élève à 15 millions de FCFA en attendant celle qui sera accordée aux confessions religieuses organisées.

Dans les échanges qui ont suivi son exposé, les journalistes se sont intéressés au développement comparé des deux communes voisines Marcory et Koumassi du maire Cissé Bacongo dont les actions d’éclat n’en finissent plus de charmer les abidjanais. En moins de 5 ans, le maire de Koumassi fait l’unanimité qu’il est un bâtisseur car il est parvenu à faire de cette commune autrefois moquée pour son désordre et son inconfort, un presque eldorado.

Comment s’y prend Bacongo pour réaliser tant de choses en un temps record même s’il a fait un usage excessif des bulldozers créant misère et désolation ici et là ?

Pour Aby Akrobou Raoul la réponse est évidente et simple :  »Cette commune bénéficie de la bienveillance de l’Etat de Côte d’Ivoire » mieux que bien des communes du pays.

 »Je ne veux pas dénigrer le maire Bacongo qui est un frère et qui a du courage. Il fait des choses que je ne ferais pas. Ceci dit, il faut situer les choses dans leur contexte. Koumassi bénéficie aujourd’hui d’un regard bienveillant de l’Etat et c’est bien que l’Etat le fasse pour permettre à Koumassi de se rapprocher de Marcory. Mais ils sont encore loin. Il faut qu’il se rapproche de Marcory. Mais toutes les rues de Koumassi sont bitumées par l’Etat ! Là-bas c’est 2 milliards de FCFA de budget et Marcory c’est 9 milliards. Le kilomètre du bitume c’est 450 millions de FCFA. Si vous faites bien le calcul, vous allez voir que ce n’est pas avec ce budget-là qu’on fait ça ! C’est vrai aussi que si Marcory a eu cette chance d’être une commune résidentielle favorisée par son histoire, il est légitime que l’Etat de Côte d’Ivoire aide Koumassi qui n’avait pas de routes et d’assainissement. C’est ce qui se fait. Les gens voudraient aussi que Marcory ait le même rythme de développement mais je dirais que l’Etat nous a aussi relevé en zone 4 par le boulevard de Marseille, la rue Pierre et Marie Curie (réhabilités). Je ne désespère pas que l’Etat nous accorde un coup de main sur Anoumabo et Alliodan. C’est important. Mais il y a quelque chose qui s’est passé et que l’Etat doit corriger. Nous avons fait une étude sur les quartiers sinistrés. J’ai proposé que Alliodan soit pris en compte. Mais dans son compte-rendu, l’Etat a décidé de s’occuper de trois quartiers d’Abobo, trois quartiers de Yopougon et trois quartiers de Koumassi. Voyez-vous ? » (ces trois communes citées sont dirigées par des élus du Rhdp, le parti au pouvoir, ndlr). Telle est l’explication du maire de Marcory sur ce qui se fait chez son voisin. Toute jalousie et convoitise mises à part, le maire Aby Raoul par ailleurs candidat du Pdci aux législatives du 6 mars, dit ne pas désespérer et de rester continuellement à l’écoute de ses administrés pour lesquels il bataille au quotidien.

C’est ainsi qu’il promet un nouveau centre commercial à l’emplacement des  »mille maquis », détruit récemment. Ce futur centre qui sera également un centre de loisir, sera rebaptisé, a-t-il rassuré,  »Mille maquis » pour redonner à cet espace son esprit et son entrain d’antan.

Il a aussi dévoilé que, quoique le lycée Amagou Victor ne soit pas de ses compétences de maire, il n’a pas croisé les bras devant l’état de déliquescence criarde du seul grand lycée public de la commune. Avec un partenaire et sur son fonds de souveraineté, il a mis en route la réhabilitation de l’établissement qui manquait de tout : tables-bancs, toilettes, bureaux…

Au total, un bel exercice réussi par Trabi Charles dont l’organisation, le Fordpci s’est assigné cette mission d’être au cœur des grandes questions d’intérêt général pour la société ivoirienne.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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