D’abord la nature du mandat de député est nationale et non locale. Cela donne la possibilité/le droit a un parti politique de positionner ses candidats sur tout le territoire du pays, sans aucune considération ethnique ou religieuse. Bien qu’élu dans une circonscription, le député est censé représenter la nation toute entière..
Et comme le disait Jean Luc Mélenchon : << je suis parachuté partout. Je suis partout chez moi, la France est ma patrie>>.
Par ailleurs, rien n’oblige un député à vivre ou à posséder un domicile dans sa circonscription. Il n’est pas obligatoire non plus d’être rattaché à un parti politique.
Constat : Les présidents des trois grandes formations politiques ivoiriennes (le PDCI, le FPI et le Rhdp) n’ont jamais parachuté ou soutenu dans ‘leurs propres régions d’origine, la candidature d’un militant qui n’est pas de la même ethnie qu’eux-mêmes. Par exemple Guikahué ou Djédjé Mady pourraient bien se candidater au nom du PDCI à Yamoussoukro ou à Daoukro… Pareillement pour le Fpi , Don Mélo ou Amani Nguessan pourraient se candidater à Saioua ou à Ouregahio, et le RHDP pourrait également positionner Adjoumani ou Patrick Achi à Korhogo ou à Odienné..
Voilà ce qui pourrait être une avancée concrète et efficace contre le tribalisme électoral mené et entretenu par nos responsables politiques actuels.
Le manque de démocratie au sein même des partis politiques, où se joue une sorte de monarchie voilée qui tire sans doute ses racines des profondeurs de nos régimes de chefferies et royaumes traditionnels africains. C’est pourquoi, certains chefs de partis politiques de Côte-d’Ivoire sont encore hermétiquement fermés aux candidatures qui ne portent pas les noms de leurs groupes ethniques.
Seuls les présidents Bédié, Gbagbo et Ouattara peuvent changer ou faire reculer ces pratiques anciennes qui datent du début des siècles avant Jésus Christ… C’est même honteux pour une nation qui se veut démocratique et progressiste, d’être réfractaire à la modernisation des mentalités….
Liade gnazegbo
===== CANTONS – TRIBUS – CLANS : Quel apport au développement des populations ? =======
Notre souci n’est pas de nier voire renier les appartenances sociologiques et les identités dans les espaces culturels differentiables.
L’article pose une problématique intéressante. Sauf que dans son développement, sauf erreur de ma part, la question de tribus ou de clans n’est pas bien perçu. On y croit déceler des préoccupations d’ordre régional voire ethno-linguistique.
==== UN RETOUR EN ARRIÈRE POUR CAMPER LE DECOR ====
La colonisation avait trouvé des espaces plus ou moins regulés au prix des combats entre tribus ou mêmes fratricides.
La pacification achevée parfois au prix lourd du sang, des circonscriptions administratives ont été érigées. Bien entendu en fonction très souvent du degré de coopération avec le colon ou au détriment du niveau de la résistance à l’entreprise coloniale.
Prenons un exemple qui fait aujourd’hui l’actualité grâce à Mme Lorougnon Odette.
L’arrêté colonial du 23 Juin 1934 a divisé Gzgnoa en 3 Cantons, Nord, Nord-Est et Central ayant respectivement 3 tribus et 66 villages pour le canton Nord, 3 tribus et 70 villages pour le Nord Est et 9 tribus avec 99 villages pour le canton central.
Sept ans plus tard un nouveau découpage en 1941 donnera 4 Cantons, Nord, Nord-Est, Est et Sud avec respectivement 6 tribus pour le canton Nord, 3 tribus pour le Nord Est, 3 tribus pour l’est et 3 tribus pour le canton Sud.
En 2021 avec l’histoire, les besoins socio-politiques auxquels se sont greffes des nécessités d’un autre ordre sur le même territoire on dénombre désormais au lieu de 4 cantons 15 tribus et 235 villages, 14 cantons composés de 39 tribus et…165 villages !
Ainsi par exemple les 8 villages constitutifs de Gagnoa sont désormais reconnus comme une Tribu à part entière Les Kapatro, au sein du Canton GNABRE composé de 3 Tribus…
Le géographe urbaniste comprendra vite que le développement des villes a absorbé des villages.
Le politicien ne dira jamais qu’il a parfois attisé des appétits identitaires sur fonds d’intérêts financiers pour une démultiplication des entités ayant une rétribution ou des intéressements reconnus et attribués par l’Etat …
Le colon pour asseoir son autorité locale et maîtriser la chefferie traditionnelle a exigé des fils des chefs a l’école africaine AOF de William Ponty de Gorée delocalisée plus tard dans la proche banlieue de Dakar à Sebikhotane. Beaucoup deviendront chefs de cantons dans nos régions.
Aux premières heures du combat politique les médecins, commis d’administration ou commerçants ayant pris part à la joute politique étaient essentiellement des anciens de William Ponty ! Qu’ils s’appellent Mamadou KONATE, Lamine GUEYE ou Félix Houphouët-Boigny.
Plus tard Félix Houphouët-Boigny fera sa sélection pour les premiers intellectuels formés en France et bien plus tard après l’indépendance aux USA…
Si on a médiatisé à souhait les compagnons de l’aventure 46, il y a plusieurs vagues d’élus.
Houphouët-Boigny mettra plus tard tout son poids politique en jeu pour faire imposer ses hommes dans la première classe politique de notre Assemblée Nationale. Et pour cause…
Ceux qui sont partis à William Ponty n’étaient pas TOUS de fils authentiques de chefs. En effet les rois et chefs étaient prudents. Certains ont parfois substitué à leur progéniture d’autres enfants lors de la constitution des listes.
A Gagnoa le très célèbre chef N’guessan KOUASSI décédé dans les années 80 ou 90, fut nommé dès 1937 par le colon pour le canton Nord-Est, globalement composé aujourd’hui des cantons Niabré et de ceux autour de Guibéroua. Il sera considéré comme le chef de Province de Gagnoa à une certaine époque. Un grand ami du Président Houphouet Boigny…. Un cad rarissime de chefferie unanimement reconnue par toutes les populations. Bref revenons à l’objet de l’article.
====== LE PARACHUTAGE DES CANDIDATS DANS LES REGIONS =====
Déjà aux temps premiers du Président fondateur de la République, les intellectuels ont très souvent été IMPOSÉS à leurs populations parce qu’inconnus de celles ci … Revenus d’occident souvent avec épouse européenne ils ont été très éloignés de leur peuple d’aujourd’hui en dehors des périodes de campagnes politiques ! Les anciens des villages de Gagnoa citeront le cas de Dignan BAILLY qui repose aujourd’hui aux pieds de Sainte Anne…
Houphouët-Boigny jugeait que les intellectuels étaient outillés pour servir de relais aux messages de développement économique local. Et donc de relais à l’administration centrale.
Il était donc inconcevable à cette époque à des populations ayant du mal à se reconnaître dans leurs propres fils intellectuels de s’aligner derrière un candidat « ETRANGER ».
C’est à ce titre que le Nord de la Côte d’Ivoire restera un cas à part entière pour avoir soutenu Houphouët-Boigny contre des candidats du terroir. En l’occurrence un certain Sekou SANOGO dont les discours à l’assemblée territoriale contre Houphouet sont encore bien conservés dans les archives publiques françaises !
En 2021 quid du contexte politique ?
On pourrait dire qu’il a été exacerbé par l’histoire récente de l’après Houphouët-Boigny ! Les partis politiques ont même largement reculé pour se positionner avant 1951 !
Le discours de Mme Lorougnon illustre bel et bien une réalité qu’on ne saurait cacher. Quand bien même les compositions sociologiques des populations dans la plupart des régions sont à l’opposé des dogmes de bastions politiques et des messages visant à défendre un territoire bien protégé.
En cela, il faut admettre un échec de la construction nationale qui n’est pas seulement le discours creux de la réconciliation.
Si les députés jouaient bien leur rôle d’élus de la nation, on n’aurait pas pas à voir les thèmes de campagne étrillés et nombrilistes auxquels on assiste aujourd’hui ! Ils défendaient l’idée de l’équité territoriale dans le développement, la promotion de la citoyenneté, la construction et la défense de valeurs républicaines. Si ailleurs des députés peuvent s’aligner derrière des bannières écologiques ou de transition numérique et être parachutés partout sur le territoire, nous nous en sommes encore là ! LA RECONNAISSANCE DE LA NATION COMME UN CREUSET DE TOUS POUR TOUS…
A l’évidence le chemin est encore long ! Il y a tant à faire !!!
Le SÉNAT, la chambre Haute du Parlement dont 2/3 des membres sont élus au suffrage universel indirect existe aussi sur le papier…. Quid de son fonctionnement et de ses apports ?
Il y a donc urgence à ce que le citoyen qui vote choisisse la société dans laquelle il veut vivre demain à travers le choix de ses représentants dans les instances nationales. La voix d’un bon député à l’heure des NTIC peut porter plus loin que 5 ou 7 députés restés dans la communication des années 60.
C’est pourquoi sans présumer des résultats à venir, il est certain que des acteurs comme Koukougnon (Johnny Patcheko) ou Rachèle Depri-Krasso, avec leurs DISCOURS DE RUPTURE largement diffusés par les réseaux sociaux accessibles à tous et surtout aux nouveaux électeurs, thématiques en déphasage avec les messages surannés des « GBAGBO M’A ENVOYÉ » ou « BEDIE A DIT », auront leur mot a dire. Malgré l’absence d’un appareil politique traditionnel.
A tout le moins, ils rendront inaudibles les dinosaures ! Et rien ne pourrait brouiller leurs voix.
==== UNE ASSEMBLÉE DE DJINS ======
Ce n’est ni une injure à l’endroit de ces augustes Honorables encore moins une moquerie. Loin de moi un tel sacrilège.
L’image très ilustrative de l’article de par l’angle de la prise de vue montre au premier un crâne massif chauve. Tout autour une garde rapprochée de têtes toutes aussi dégarnies ! Et s’ils faisaient semblant de laisser des places aux dames, on y verrait que de belles perruques faites de cheveux naturels !
Ne vous y trompez pas ! Les cheveux noires crépus que vous voyez sont pour beaucoup le phénomène AFFI HAIRS… En clair du bon Black Hair Shampoo ou en français facile du travail de Shampoing à base de Colorant Noir ! Privé de ce précieux produit miracle, le visage détonne parfois . Ainsi beaucoup ont été surpris de voir le véritable visage de AFFI NGUESSAN après un petit mois d’internement en cellule dorée. Un look à la SAM NJOMA !
On a une configuration composée majoritairement de vieillards …UNE ASSEMBLÉE DE DJINS pour paraphraser le bon vieux Massa Makan DIABATE (RIP).
Quelles lois et pour époques peuvent ils nous proposer au 21eme siècle si le très sage Marcus Tullius Cicero était dans le vrai en proclamant :
O tempora, o mores ! Ô temps, ô mœurs !
Sinon qu’une vision rivée au rétroviseur ?