Said Penda, journaliste, cybermilitant, est un ancien correspondant de BBC Afrique
Le 22 décembre dernier, les services de renseignements ivoiriens ont déclenché une opération d’interpellation des membres d’un groupuscule engagé dans une tentative de déstabilisation des institutions.
Au total, une dizaine de civils et militaires seront arrêtés. Parmi les militaires actuellement en détention, il y a un colonel de la gendarmerie et le commissaire Kouassi du commissariat du 6e arrondissement d’Abidjan.
Le planificateur de cette opération qui devait conduire au renversement du régime est un autre colonel de gendarmerie, jusque-là attaché militaire dans une ambassade ivoirienne. L’homme est actuellement en fuite, après avoir eu vent de l’arrestation de ses complices en Côte d’Ivoire.
Tous les individus impliqués dans cette action séditieuse sont rapidement passés aux aveux. D’après ma source au sein des renseignements ivoiriens, les accusés se sont littéralement effondrés devant les preuves de leur complot contre l’État que les éléments de la DST (Division de la Surveillance du Territoire) ont étalé devant eux. Ma source judiciaire proche du dossier confirme l’aveu des accusés. Tous les mouvements des accusés étaient en effet surveillés plusieurs mois avant leur arrestation.
Une source sécuritaire proche de l’affaire m’a révélé que les personnes actuellement en détention ont tenu plusieurs réunions de planification avec le coordonnateur du coup, à l’Hôtel Tiama d’Abidjan. L’attaché militaire évoqué plus haut a par ailleurs des liens de parenté avec Guillaume Soro, désigné par les personnes arrêtées comme le commanditaire du putsch avorté.
Au cours de mon investigation, plusieurs officiers supérieurs au sein du renseignement militaire ivoirien m’ont informé que depuis septembre 2020, ce sont au moins quatre tentatives qui ont été déjouées. L’ancien président de l’assemblée nationale, visiblement inspiré par la stratégie des djihadistes, a voulu installé des cellules dormantes, des petits commandos d’une dizaine d’hommes maximum, indépendants les uns des autres, qu’il actionnerait en temps voulu. L’efficacité des limiers ivoiriens a toujours permis de faire échec à ces tentatives.
A l’analyse, si on s’en tient à la puissance de feu du GSPR (Groupement de Sécurité du Président de la République), comparé à l’armement dont disposaient différents commandos qu’étaient en train de mettre sur pieds Soro, ces opérations avaient des allures d’actions suicidaires de laquelle aucun des membres des commandos ne serait sorti vivant. On note par ailleurs qu’aucun ancien commandant rebelle n’est impliqué dans toutes les opérations de déstabilisation commanditées par Soro, preuve qu’il ne bénéficie d’aucune sympathie auprès des anciens chefs de guerre.
Ce qui est vrai, est vrai.
Saïd Penda
Commentaires Facebook