Après la décision de la plateforme Twitter de suspendre de manière définitive Donald Trump suite aux incidents du Capitole à Washington mercredi dernier qui ont coûté la vie à cinq personnes, le président américain qualifié de « déséquilibré » par ses adversaires, fait désormais l’objet d’une seconde procédure de destitution après celle de décembre 2019. Fait unique dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique.
Les démocrates ont effet présenté, ce lundi, un texte accusant le président sortant d’ « incitation à l’insurrection » et demandant son départ. La procédure pourrait être ouverte par les parlementaires dès mercredi.
Avec Le Monde avec AFP et Reuters
Alors que les appels républicains à la démission de Donald Trump se multiplient, les élus démocrates à la Chambre des représentants ont engagé, lundi 11 janvier, plusieurs procédures visant à obtenir le départ de Donald Trump de la Maison blanche, cinq jours après l’assaut lancé par les partisans du président sortant contre le Capitole, à Washington.
Majoritaires à la chambre basse du Congrès, les démocrates ont demandé au vice-président, Mike Pence, d’invoquer le 25e amendement de la Constitution des Etats-Unis, qui permet à l’exécutif de révoquer un président jugé inapte à exercer ses fonctions. Les élus républicains ont refusé de l’adopter immédiatement et à l’unanimité – les débats doivent donc reprendre mardi matin à 9 heures (16 heures, heure française). « La complicité [des parlementaires républicains avec Donald Trump] met en danger l’Amérique, sape notre démocratie et cela doit cesser », a rapidement commenté Nancy Pelosi dans un communiqué.
Fidèle de Donald Trump mais n’ayant plus de contacts avec lui depuis les événements de mercredi 6 janvier, Mike Pence n’a montré jusqu’ici aucune volonté de déclencher ce dispositif, qui nécessite qu’une majorité de son cabinet se prononce pour le départ du président républicain.
Nancy Pelosi avait précisé dimanche que le vice-président disposerait de vingt-quatre heures pour répondre à l’injonction de la Chambre, si elle était votée, ce qui reviendrait à lui faire endosser les pouvoirs exécutifs pour les dix derniers jours du mandat de Donald Trump. Le président élu, Joe Biden, doit prêter serment le 20 janvier.
Les démocrates ont ensuite présenté une résolution proposant d’engager une procédure de destitution à l’encontre de Donald Trump, avec un seul article de mise en accusation, pour « incitation à l’insurrection ». En cas d’ouverture de la procédure, qui pourrait être discutée dès mercredi à la Chambre – si Mike Pence n’a pas recours à l’article 25 d’icu là – M. Trump deviendrait le seul président américain de l’histoire mis deux fois en accusation dans une telle procédure. Plus de 200 élus de la Chambre, soit près de la moitié des représentants, soutenaient dimanche soir le projet de destitution.
Les démocrates estiment que le milliardaire républicain est désormais un président « déséquilibré » et dangereux et qu’il doit donc être écarté. Ils considèrent aussi qu’il a encouragé ses partisans à marcher mercredi sur le Capitole où Mike Pence, tenu par la Constitution, annonçait solennellement les résultats de l’élection présidentielle du 3 novembre 2020.
Une procédure longue et compliquée
Isolé à la Maison Blanche, lâché par plusieurs ministres, le président américain ne semble guère disposé à s’en aller de son plein gré. Il prévoit même un déplacement, mardi, au Texas pour vanter sa politique d’immigration et la construction du mur frontalier avec le Mexique.
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Donald Trump a déjà été visé par une procédure de destitution, lancée par les démocrates en décembre 2019, en lien avec les pressions exercées sur l’Ukraine pour qu’elle ouvre une enquête sur Hunter Biden, le fils de Joe Biden, et sur celui qui était alors considéré comme son potentiel grand rival pour l’élection présidentielle.
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