Processus électoral de la CAF
Voici les preuves de l’ingérence inadmissible de la FIFA
Sur la base de l’article 19 des statuts de la FIFA, qui stipule que chaque association membre doit diriger ses affaires en toute indépendance sans influence indue d’aucun tiers, le fait que la Commission de gouvernance de la CAF devra soumettre à la Commission de contrôle de la FIFA, les candidatures reçues pour le poste de président de la CAF, étant entendu que le président de la CAF a vocation à devenir le vice-président de la FIFA, est une ingérence inadmissible de l’association présidée par Gianni infantino dans les affaires de l’institution du football africain.
Le Sénégalais Augustin Senghor et l’Ivoirien Jacques Anouma ont été autorisés, le 7 janvier 2021, à figurer sur la liste des candidats éligibles à la présidence de la CAF. Et ce, par la Commission de gouvernance de la CAF, la seule structure en charge de l’examen des dossiers de candidatures des prétendants à la succession d’Ahmad Ahmad, à se présenter, le 12 mars 2021, à l’élection à la présidence de la CAF. Elle se déroulera, lors de l’Assemblée générale élective de la faîtière du football continental, à Rabat, au Maroc.
Deux jours après la publication de la liste des candidats retenus par la Commission de gouvernance, contre toute attente, le Comité d’urgence de l’organe de gestion du ballon rond africain a été convoqué, le samedi 9 janvier, par le président par intérim de la CAF, le Congolais Constant Omari.
A cette réunion d’urgence, qui a eu lieu par visioconférence, à laquelle a assisté le président de la Commission de gouvernance, l’Ivoirien Maître Michel Kizito Brizoua Bi, les décisions suivantes ont été prises.
‘’ -La Commission de gouvernance de la CAF devra soumettre à la Commission de contrôle de la FIFA, les candidatures reçues pour le poste de président de la CAF a vocation à devenir le vice-président de la FIFA ; -La commission de gouvernance de la CAF devra déterminer avec la Commission de contrôle de la FIFA, une date d’officialisation dans les plus brefs délais, de la liste définitive de tous les candidats à toutes les élections ; à savoir les membres du Comité exécutif et le président de la CAF.
Après analyse du contenu de la décision prise par le Comité d’urgence de la CAF, le 9 janvier dernier, on se rend compte qu’elle a été dictée par la FIFA au Comité d’urgence. L’organisation basée à Zurich, en Suisse, qui a reproché au Comité d’urgence de la FIF de s’être ingéré dans le processus électoral, qui devait désigner le futur locataire de la maison de verre de Treichville, pousse à son tour le Comité d’urgence de la CAF à s’immiscer dans le processus électoral de l’instance dirigeante du football continental. Et pourtant, seule la Commission de gouvernance est habilitée à examiner les dossiers de candidatures des différents prétendants au fauteuil du Malgache Ahmad Ahmad. C’est ce qu’elle a fait, les 5 et 6 janvier 2021, au cours de ses travaux.
Au terme des travaux de cette commission, qui pilote la procédure électorale à la CAF, qui a débuté par le dépôt de candidatures, dont la date butoir était fixée au 12 novembre 2019, les dossiers de l’Ivoirien Jacques Anouma et du Sénégalais Augustin Senghor ont été validés. Ceux du Mauritanien Ahmed Yahya et du Sud-Africain Patrice Motsepe sont soumis à des vérifications à effectuer pour décision qui va intervenir le 28 janvier prochain.
En nous basant sur l’article 19 des statuts de la FIFA qui stipule que chaque association membre doit diriger ses affaires en toute indépendance sans influence indue d’aucun tiers, le fait que la Commission de gouvernance de la CAF devra soumettre à la Commission de contrôle de la FIFA, les candidatures reçues pour le poste de président de la CAF, étant entendu que le président de la CAF a vocation à devenir le vice-président de la FIFA, est une ingérence inadmissible de l’association présidée par Gianni infantino dans les affaires de l’institution du football africain.
L’article 22, alinéa 1 des statuts de l’organe de gestion du ballon rond mondial, indique que la reconnaissance de la FIFA de chaque confédération implique un respect mutuel total de l’une et l’autre autorité dans leur domaine institutionnel de compétences respectives tel qu’établi dans les présents statuts. Par conséquent, les textes de la FIFA reconnaissent aux associations membres et aux confédérations, le droit de gérer en toute indépendance leurs affaires internes sans aucune ingérence extérieure.
Par ailleurs, dans l’article 44 des statuts de la CAF, qui détermine les attributions de la Commission de gouvernance, il n’est mentionné, nulle part, que cette dernière doit soumettre les résultats de ses travaux suite à l’examen des candidatures au Comité exécutif et à la présidence de la CAF, à la Commission de contrôle de la FIFA. Cela veut dire que la décision du Comité d’urgence de la CAF, qui s’est réuni, le 9 janvier dernier, qui fait injonction à la Commission de gouvernance de déterminer, avec la Commission de contrôle de la FIFA, une date d’officialisation dans les brefs délais, de la liste définitive de tous les candidats à toutes les élections, à savoir les membres du Comité exécutif, les membres du Conseil de la FIFA et le président de la CAF, et de les soumettre à la Commission de contrôle de la FIFA, au motif que le président de la CAF a vocation à devenir le vice-président de la FIFA, ne repose sur aucun texte. Idem pour l’ingérence de la FIFA dans le processus électoral de la FIF qui a abouti à la mise en place d’un comité de normalisation pour la faîtière de la discipline reine.
Martial Gohourou
Commentaires Facebook