(Actualisé) Selon plusieurs analystes le FPI qui refuse encore de faire sa réunification pour des questions d’egos, toujours divisé entre les frustrations des Gors et des Affidés, part affaibli aux prochaines élections législatives en Côte-d’Ivoire.
Et ce n’est pas l’alliance opportuniste, hors de tout cadre idéologique, avec un PDCI tout aussi vieillissant, qui pourrait garantir un bon score aux partis de Gbagbo et d’Affi N’ Guessan qui sort fraichement de plusieurs semaines de détention.
Le pessimisme des analystes se fondent sur plusieurs constatations : d’un, après dix années de boycotts l’électorat du FPI n’a plus forcément les réflexes des urnes et des bureaux de vote, d’autre part ce même électorat ne s’est pas fait massivement enrôler sur conseils de ses propres dirigeants. Mais l’élément qui pèse le plus sur ce parti des professeurs, les soucis réels d’argent mis de côté, c’est le manque de rajeunissement du personnel politique. L’on a ainsi vu récemment Dahi Nestor obligé d’abdiquer face aux médecins personnels de Laurent Gbagbo, dans une petite localité proche de Gagnoa. La sortie de Koua Justin de prison n’a jamais été une revendication des professeurs Assoa Adou et George Ouégnin.
Sylvie Kouamé avec GDA
Le FPI-GOR et le FPI-légal amorcent un rapprochement
Alors que le coup d’envoi a été donné lundi pour le dépôt des candidatures aux législatives de mars prochain en Côte d’Ivoire, les deux tendances du FPI se sont rencontrés. Avant de parler de réunification effective, les deux camps amorcent un rapprochement pour s’assurer le plus de sièges possibles dans le prochain hémicycle.
Avec notre correspondant à Abidjan, Sidy Yansané / RFI
Si la visite « de solidarité et de compassion » du FPI-Gbagbo ou Rien au président du FPI-légal Pascal Affi N’Guessan évoque un nouveau rapprochement, rien n’indique que les deux tendances iront aux législatives sous la même bannière.
Côté Affi N’Guessan, on se félicite de la fin du boycott des frères ennemis, première étape vers une éventuelle réconciliation. Mais le secrétaire général de la formation politique, Issiaka Sangaré, insiste sur la mise en place impérative d’une synergie au sein de l’ensemble de la coalition des partis d’opposition. En clair : éviter de partir en rangs dispersés et d’avoir des candidats de l’opposition en concurrence sur une même circonscription.
Sur ce point, au sein de la mouvance pro-Gbagbo, Jean-Gervais Tchéidé, vice-président de la plateforme EDS, rejoint le camp d’en face, en évoquant de possibles alliances avec les autres forces de l’opposition telles que le PDCI, pour arriver à des candidatures uniques dans chaque circonscription.
L’heure est donc au rapprochement en vue de scrutin, la question de la réunification du parti sera débattue plus tard.
L’objectif commun est donc ravir le plus de sièges au parti présidentiel RHDP. Mais pour le spécialiste en stratégie Sylvain N’Guessan, les deux groupes FPI partent fragilisés.
D’abord en raison du manque de renouvellement de leur personnel politique, l’une des conséquences du boycott du FPI-GOR.
Ensuite, à cause du faible score du FPI-Affi, qui n’avait récolté que trois sièges lors des législatives de 2016. Cette dernière frange serait même moins avantagée, selon le politologue, du fait de l’influence grandissante de Laurent Gbagbo dans les négociations, depuis que le retour de l’ex-chef d’Etat semble de plus en plus probable.
Affi N’Guessan lui-même a dit que si Gbagbo revenait, il lui remettrait son FPI, si l’on peut dire. Il reconnaît Gbagbo comme son patron mais il faut bien que les problèmes de personnes qu’il y avait entre eux, les susceptibilités, il faut bien qu’ils gomment ça. Ils ont intérêt à enterrer leurs rancoeurs, quelles qu’elles soient.
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