Affaire Comité de normalisation de la FIFA : La mort programmée du football ivoirien
Par Paul Bagnini
Toutes les conditions d’une grave crise du football sont réunies. En tout cas depuis le courrier de la FIFA signé de sa Secrétaire générale, Fatma Samoura, à la FIF, ça sent le soufre. Hier, les membres du Comité exécutif de la Fédération ivoirienne de football se sont réunis et à la sortie de leur concertation, ils ont été catégoriques. Pas question d’un Comité de normalisation !
Dans la foulée, la réaction du ministère des Sports ivoirien donne froid dans le dos. François Alla-Yao, le directeur de cabinet, adoube la maladresse de la FIFA. Là où les Ivoiriens devraient se mettre ensemble pour dire non à la forfaiture.
Étant donné que l’attitude de la FIFA, il faut l’avouer, ne fait pas honneur à la Côte d’Ivoire. M. Allah Yao, réagissant à la décision de la FIFA d’imposer un Comité de normalisation à la FIF a dit que « s’il n’y avait pas eu de querelles en interne, la FIFA ne serait pas venue intervenir pour nous imposer la normalisation. Bien sûr que nous n’avons jamais souhaité cette décision mais elle est arrivée. Il faut faire en sorte que cela ne se répète plus jamais », a-t-il indiqué en marge de la finale d’un tournoi de football à Abidjan.
Le directeur de cabinet du ministre a même enfoncé le clou en appelant à « profiter de cette normalisation pour recréer la fraternité et taire toutes nos querelles. Nous allons organiser la CAN et il faut qu’avant cela nous soyons tous soudés. Beaucoup de choses ont été entendues pendant cette crise. La FIFA vient de nous donner l’opportunité de laver ce linge sale définitivement de telle sorte que notre football repose sur des fondements majeurs », a rapporté le quotidien en ligne Supersport.
De quelle crise parle le Dircab ?
Le Comité exécutif de la FIF n’était pas en crise. Il a fini son deuxième mandat et a convoqué régulièrement une assemblée générale statutaire à Yamoussoukro, qui a mis en place une Commission électorale. Une commission présidée par l’ancien ministre Réné Diby, qui a voulu laisser les textes de côté pour agir selon une certaine « cohésion sociale ». Ce que les autres membres ont refusé. C’est le blocage lié au non-respect des textes qui a attiré l’attention de la FIFA.
On se souvient que cette faîtière mondiale avait demandé des documents que la FIF lui a envoyés. Ensuite, elle a mis sur pied une commission conjointe FIFA-CAF-UFOA qui a entendu toutes les parties impliquées dans le processus électoral. On s’attendait à ce que la FIFA se prononce sur les documents reçus ou donne les conclusions de son audition avec les parties prenantes.
Nulle part il n’a été mentionné que la Fédération ivoirienne de football est défaillante. Alors, pourquoi vient-on comme un Tsunami la balayer. Et cela n’émeut même pas les premiers responsables du sport du pays.
Sans doute qu’ils n’ont pas une idée de ce que ressemble un Comité de normalisation. Le Mali et le Ghana voisins sont là et peuvent témoigner. Un peu plus loin, le Cameroun et le Comores.
Les signes annonciateurs de la crise
Dans son courrier en date du 24 décembre, la secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, tente de ressusciter le Gx. Un groupe de présidents de clubs hostiles au défunt président de la FIF. La Secrétaire générale part « d’une réclamation de plusieurs parties prenantes locales (Gx), qui concernait la décision prise en assemblée générale tenue le 25 mai 2019, pour renouveler le mandat de la commission électorale » pour justifier sa décision.
Des arguments cousus de fil blanc. Ainsi, pour elle, depuis le 25 février 2020 « le mandat de quatre ans du comité exécutif de la FIF était arrivé à son terme sans que celui-ci n’ait indiqué que des mesures étaient prises pour garantir la tenue prochaine d’un assemblée générale élective ». Alors que tout le monde sait que le processus électoral a été suspendu par la FIFA depuis le mois de septembre.
De plus, la FIFA souligne « le manque de volonté ou de capacité évident des instances dirigeantes du football ivoirien pour ce qui est de mener à bien une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et règlementaires applicables à toutes les associations membres de la FIFA ».
Des arguments qui irritent plutôt le bureau sortant de la FIF, qui n’entend pas rester les bras croisés. Il pourrait ne pas se soumettre au Comité de normalisation. Cela fait penser au Mali qui n’a pas vu le ballon rouler sur son sol pendant un long moment.
Et puis, le mandat de ce comité qui inclut la gestion des affaires courantes et le code électoral de la FIF doit veiller à leur adoption par l’assemblée générale.
Devant quels clubs ? Sachant que la majorité des clubs est contre cette décision de la FIFA.
Le comble, c’est que la FIFA demande à son comité de normalisation, qui doit exister pendant un an en Côte d’Ivoire, de « réviser les statuts de certaines parties prenantes et agir en qualité de commission électorale pour l’organisation de l’élection d’un nouveau comité exécutif, sur la base des statuts et du code électoral révisés ». Imaginons le Comité de normalisation mettre de l’ordre à l’Africa Sports, qui est avant tout une association privée, et un club omnisports !
Enfin, on est parti pour au moins deux ans de galère.
Par Paul Bagnini
Fraternité Matin
======= UN ELAN DE LUCIDITE SALVATRICE DANS LA GRISAILLE DE LA MAISON DE VERRE =======
Enfin la lucidité salvatrice fait place aux voix des grelots et des cors de la FIF !
L’ancien Directeur des Programmes EPS/Sports de la CONFEJES, Monsieur François Alla Yao par sa connaissance avérée de la réalité des rapports de forces du monde au-delà de nos frontières et de nos lagunes, émet ici un avis qui nous réconforte.
Le chemin que voulait nous faire emprunter SAM Etiassé Jean-Baptiste et ses amis, nous conduirait dans une impasse qui durerait. On y est déjà !
J’évite des commenter ses dernières sorties (fort déplacées) sur Drogba. Ce que le monde du Sport attendait de lui c’était des voies de sortie de crise. Une attitude de sagesse. Toutes choses dont on le croyait pourvu en tant qu’ancien chef de cabinet de la préfecture de Man, sous-préfet de Toumodi, puis préfet de Guiglo, Katiola, Mankono et enfin Abidjan. La crise de 2002 à 2011 qu’il a vécu aurait pu lui permettre d’avoir une lecture réelle de l’ordre du monde…Mais hélas !
Son impuissance a aujourd’hui permis à la FIFA de poser désormais ses valises à Treichville.
Celui qui, parce que contractuel occasionnel à l’ENA, prétendait vouloir donner une leçon de rédaction administrative à Me Roger en novembre 2018, boira la tasse jusqu’à la lie, s’il croit benoitement que le TAS va examiner dans son sens ses courriers !
Forte de son assise financière et de son pouvoir totalitaire (l’argent faisant bouger les lignes), la FIF ou ce qu’il en reste aujourd’hui après toutes les crises, est bien « dans pain ! ».
Un acteur du monde du sports a eu cette sentence pleine de lucidité : « Ce que les gouvernants ne sont pas capables d’apporter aux dirigeants du sport, l’argent, la Fifa le distribue quand et où elle veut ! ».
SAM peut créer une ligue de Maracaña à Agboville si bon lui semble mais les fameuses et précieuses Licences FIFA qui font la fortune de tous les mange-mil du Foot, c’est fini !
A bon entendeur, salut !