Emprisonné depuis octobre – Les partisans de l’opposant Babily Dembélé réclament sa libération
* « Pourquoi sa place n’est pas en prison »
Le président du Congrès ivoirien pour le Développement et la paix (Cidp), Babily Dembélé, séjourne depuis plusieurs mois à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).
Arrêté, le mercredi 21 octobre 2020, avec certains de ses collaborateurs (Konan Florent, Dépié Gnahoré Marius, Issouf Ouattara (malade) et Dramane Minta), par des Hommes en arme, alors qu’il se trouvait à son bureau, à Cocody-Riviera Ciad, ils ont été conduits à la Direction de la Surveillance du territoire (Dst) avant d’être mis sous mandat de dépôt le lundi 26 octobre 2020 à la Maca.
Babily Dembélé et ses collaborateurs sont accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. Selon des sources proches de l’Homme, le président du CIDP a été victime d’une dénonciation calomnieuse et de raccourcis. Si certains estiment que ses prises de position dérangeaient énormément, à la fois le pouvoir en place et l’opposition, d’autres saluent son courage et son langage franc et surtout son engagement pour la paix, la stabilité et le développement, maîtres-mots qui sont à l’origine de la création de sa formation politique.
En effet, Babily Dembélé, qui est originaire de Kouto, au Nord de la Côte d’Ivoire, n’a jamais caché son aversion pour l’instabilité au plan politique et l’injustice, à quelque niveau que ce soit. Il y a quelques mois, il avait publiquement rué dans les brancards contre l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, dans l’affaire des écoutes téléphoniques et celle de la découverte d’armes chez Soul To Soul, son Directeur du protocole. On s’en souvient, Babily Dembélé avait appelé le régime Ouattara à tout mettre en œuvre pour traduire le président de Générations et peuples solidaires (Gps) devant les tribunaux.
Par ailleurs, à toutes les tribunes où le leader du Cidp s’est retrouvé, il a cité en exemple le premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, et a toujours recommandé le dialogue pour parvenir à la paix et à la réconciliation. Toutefois, quelquefois, il n’hésite pas à tenir des propos durs à l’endroit de certains acteurs de la vie politique, surtout quand il estime que leurs actions sont susceptibles de diviser les Ivoiriens ou de créer des troubles.
L’acte qu’il a posé et qui, vraisemblablement, a été mal compris et est à la base de son ‘’malheur’’, aujourd’hui, est le fait qu’il ait fait adhérer des ex-combattants à son parti. D’aucuns ont vite fait de le suspecter de vouloir déstabiliser le régime en place. Pourtant, Babily, à maintes reprises, a expliqué que son acte visait à éloigner définitivement ces ex-combattants des armes et de toute velléité de les reprendre. « Ceux qui pensent qu’ils peuvent compter sur les ex-combattants pour reprendre la guerre, ils se trompent. C’est fini, plus de déstabilisation de la Côte d’Ivoire », ne cessait-il de marteler.
Le président du Cidp, ironisant quelquefois, estimaient que le pouvoir Ouattara devrait le remercier de lui avoir sorti une épine du pied. Pour lui, en adhérant massivement au Cidp, les ex-combattants pro-Ouattara et pro-Gbagbo s’engageaient à faire leurs revendications d’ordre social dans un cadre légal et surtout, dans la négociation politique. Incompris ? Tout porte à le croire. Mais Babily Dembélé continue d’être convaincu qu’il est sur le bon chemin et que son acte a contribué à la paix. Et dans le cadre de la recherche de cette paix, il a fait de la réconciliation nationale, son cheval de bataille. Babily Dembélé a sillonné plusieurs contrées du pays, du Sud au Nord en passant par l’Est, le Centre et l’Ouest, pour expliquer aux populations, la nécessité de vivre ensemble afin de bénéficier du développement. Et lui-même, descendant de chef au Nord de la Côte d’Ivoire, ne manquait pas d’occasion pour mettre les chefs traditionnels en mission, dans ce cadre. On se souvient de ce qu’il a même offert un véhicule à une Association de chefs traditionnels, au cours d’une cérémonie organisée à cet effet, au siège de son parti.
En remontant le passé, on peut citer, entre autres faits à son actif, la réconciliation, en 1994, du canton Guébié avec le Pdci dans l’affaire Kragbé Gnagbé qui avait fait 4000 morts en 1970; la médiation pour le règlement de la crise entre les deux principales organisations musulmanes de Côte d’Ivoire, que sont le Cosim (Conseil supérieur des Imams) et le Cni (Conseil national islamique); un apport important au Forum de la réconciliation nationale en 2001, en qualité de Conseiller du défunt Premier ministre Seydou Elimane Diarra.
Cet homme, résolument engagé pour la paix et la réconciliation, estiment ses proches et beaucoup d’Ivoiriens, serait utile au régime en place. Surtout que le chef de l’État a fait de la réconciliation nationale, une priorité de son nouveau mandat.
UN CERVEAU
« Babily Dembélé en prison, c’est un cerveau qu’on contribue à éteindre », nous a fait savoir un éminent intellectuel qui a affirmé l’admirer pour ses connaissances et sa compétence.
En effet, de recherches, l’on apprend que Babily Dembélé a une riche carrière universitaire. Mathématicien formé à l’Académie des Sciences de Paris, il obtient le diplôme d’Architecte Expert en construction et en aménagement de l’espace (CAE). Au plan professionnel, il a exercé à la Banque africaine de Développement (Bad), en qualité d’Expert chargé des Ponts-Chaussées et Bâtiments.
Par ailleurs, au plan politique, Babily Dembélé a été Conseiller spécial du Président Henri Konan Bédié, chargé des partis politiques, des cultes et de la société civile, lorsque celui-ci était au pouvoir. En 1994, il a créé, avec des amis, le mouvement dénommé Cercle national Bédié (CNB). En 2007, il est nommé ambassadeur, Représentant spécial du Président Laurent Gbagbo auprès des pays arabes.
Outre la politique, Babily Dembélé est coutumier d’actions sociales tous azimuts. Il a créé l’entreprise dénommée Cabinet Internationale d’Architecture et de Développement (CIAD). Ce Cabinet a, à son actif, la réalisation complète de plusieurs programmes immobiliers dont CIAD.1 et CIAD.2, de 800 logements construits sur fonds propres. Le président du Cidp a construit, par ailleurs, des mosquées et des églises au profit des communautés religieuses. Il y a quelques mois, il a fait des dons en vivres et non vivres, à une église et une mosquée à Anyama, dans le cadre de la crise sanitaire du covid-19. Régulièrement, il fait des gestes à l’endroit des familles démunies et des personnes vulnérables.
« C’est un homme bon qui ne mérite pas d’être en prison mais plutôt aux côtés des populations », résume un chef traditionnel qui a bénéficié de ses largesses. Pour lui comme d’autres personnes avec qui nous avons échangé, Babily Dembélé qui, a-t-on appris, a félicité le président Alassane Ouattara pour sa réélection, pourrait apporter sa pierre au processus de réconciliation nationale.
SK
Babily Dembélé en prison; on ignore les raisons profondes qui l’y ont conduit.Bref!
Babily est loin d’un saint…..Babily médiateur dans le conflit du Guébié; à quel titre et au nom de qui? Babily, ambassadeur auprès des arabes; quels arabes? Plaise à Dieu qu’il recouvre la liberté…sinon ce monsieur de CIAD Primmo, avec l’affaire d’un certain Bafalqy…….!
Just passing by!