10.300 agents de santé comprenant infirmiers, sages-femmes, médecins et autres omis dans l’attribution de la prime covid 19 sont mécontents. 8 mois qu’ils revendiquent et 8 mois qu’ils sont ignorés. Ils ont donné de la voix encore le jeudi 17 décembre 2020 lors d’une conférence de presse à Yopougon.
Par la voix de Koulaï Valentin, secrétaire général du Mouvement des agents pour un système de santé ivoirien performant (Massip), ces agents de santé ont informé la presse qu’ils ont déposé un préavis de grève qui prend effet à compter du 23 décembre 2020 si les autorités compétentes ne réagissent pas favorablement.
Selon M. Koulaï, ce sont 4 revendications qui restent insatisfaites depuis le début. Elles ont été aggravées par la survenue de la pandémie du Covid 19. Entre autres, le paiement de huit mois d’arriérés de primes Covid 19 des agents omis – la signature du décret portant réforme du statut de l’Infas pour l’application effective du système Lmd – la signature des décrets devant faire appliquer la loi portant réforme hospitalière en Côte d’ivoire avec pour avantage l’octroi d’une prime trimestrielle… et enfin la reconnaissance avec effet financier de la spécialité des cadres supérieurs de la santé.
M. Koulaï explique que la riposte à la pandémie a obligé l’état de Côte d’ivoire à déployer du personnel de la santé qui attendait d’être affecté. Si cela a été une aubaine pour étoffer les effectifs dérisoires, le Massip est au regret de constater que les agents ainsi mis en mission ont été omis au moment de la rétribution. Une discrimination a été faite entre ceux qui étaient déjà en fonction et les entrants alors que la prime instituée l’était pour tous. Enfin de compte, après moult protestations ces omis ont été pris en compte mais le paiement reste en souffrance jusque-là. D’où cette nouvelle menace de grève. « Des agents de santé ont été contaminés, des camarades sont décédés du Covid », déplore Valentin Koulaï pour montrer à quel point ses revendications et la grève annoncée s’avèrent légitimes.
Pour ce qui est de la réforme de l’Infas, le secrétaire général du Massip explique que la signature du décret qu’il exige relève d’une mesure vitale en ce que ce décret viendra réparer une injustice administrative. Le Sg dit ne pas comprendre pourquoi, alors que l’école forme au système Lmd, les agents de santé issus de cette formation soient encore recrutés à la fonction publique sous l’ancien système qui fait d’eux des fonctionnaires de la catégorie B3 donc sous-payés.
Autre point de récrimination, le Massip dit ne pas comprendre l’orientation de la politique sanitaire quand l’état octroie seulement 5% du budget national soit 400 milliards de Fcfa à la santé. Là où la communication gouvernementale tend à faire passer les secteurs sociaux comme une priorité.
La réaction du gouvernement est donc attendue. D’autant plus que, selon les syndicalistes, le dossier du paiement des primes est réglé par la tutelle mais le blocage viendrait du ministère du budget. L’enveloppe globale des primes s’élèverait à 6 mille milliards de Fcfa, selon le Massip.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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