C’est l’opposition qui propose actuellement des marches dans tout le pays, ce qui peut entraîner des affrontements. C’est aussi elle qui a appelé à la désobéissance civile et au boycott actif de l’élection présidentielle qui a occasionné des dizaines de morts. Si elle avait tranquillement participé au scrutin, il n’y aurait rien eu de tout cela. Et si elle reconnaissait maintenant la victoire de M. Ouattara au lieu de vouloir organiser des marches, il n’y aurait plus de tension.
-Mais n’oublie quand même pas qu’à la base, il y a eu la volonté du Président Ouattara de briguer un nouveau mandat, alors que la Constitution ne le lui permet pas. C’est cela qui a créé les tensions. C’est lui, le fautif.
Tout le problème partirait donc de ce que mon ami Jean-Yves appelle le « péché originel », à savoir la candidature de M. Ouattara. Revenons-y donc. Au commencement, il y eut la décision du Président Ouattara de briguer un nouveau mandat, à la suite du décès brutal de celui qui devait porter les couleurs de son parti. Pour l’opposition, la Constitution ne lui donnait pas le droit de se présenter. Dans une telle situation, on se réfère à un arbitre. En l’occurrence, il s’agit du Conseil constitutionnel. Celui-ci trancha en faveur de la légalité de la candidature du Président Ouattara. En principe, le débat aurait dû être clos. Mais l’opposition estima que l’arbitre n’avait pas été impartial. Que faire donc ? On se tourna vers les instances internationales. Il s’agissait ici de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations unies. Elles envoyèrent une mission conjointe qui rencontra toutes les parties et conclurent à la légalité de la candidature de M. Ouattara. Cela ne convainquit toujours pas l’opposition qui estima que sa raison était la meilleure. Elle décida de tout faire pour empêcher la tenue de l’élection. En vain. Il y eut des troubles, des actes de violence et des morts. M. Ouattara fut néanmoins déclaré vainqueur de l’élection par l’arbitre national et les instances internationales. L’opposition décida, malgré tout, de créer un organe de transition qui dirigerait le pays, ce qui était une véritable déclaration de sédition. Certains leaders de cette opposition furent arrêtés. Elle propose maintenant d’organiser quelque chose qui ressemble à s’y méprendre à une conférence nationale qui plancherait notamment sur une nouvelle Constitution et l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle. Et, peut-être pour mettre la pression sur le Président élu, elle propose des marches dans tout le pays.
Pendant ce temps, le Président élu organise ce jour son investiture devant toutes les institutions de la République, plusieurs chefs d’État et les représentants de toutes les organisations internationales présentes dans notre pays. L’opposition, elle, continue de ronchonner dans son coin, disant que le président n’est pas légitime. Donc on fait quoi ? Mon frère Aimé, on fait quoi ? Il est évident que l’on ne recommencera pas l’élection présidentielle. S’il y a nécessité de dialogue, elle devra se faire, mais certainement pas aux conditions de l’opposition. Celle-ci va-t-elle continuer d’entretenir la tension en créant les conditions pour des affrontements violents ? Va-t-elle continuer d’entraver le développement du pays en faisant tout ce qu’elle peut pour faire fuir les investisseurs ? Des Ivoiriens vont-ils continuer de la suivre dans cette voie qui conduit au chaos dont ils seront les principales victimes ? Pourquoi l’opposition ne prend-elle pas acte du fait que sa stratégie a échoué et qu’il y a bien un président élu qui entame, aujourd’hui, un nouveau mandat ? Pourquoi ne se concentre-t-elle pas sur les législatives qui arrivent bientôt ? Le rôle du vieux sage est-il de créer la tension ou d’apaiser la situation ?
Nouveau mandat signifie nouveau départ. Souhaitons-le meilleur au Président qui sera investi ce jour. Que son nouveau mandat serve à redresser ce qui n’est pas encore droit et à rassembler ce qui est épars. Si sur le plan macroéconomique, en presque dix ans, nous avons réalisé des prouesses saluées dans le monde entier, nous avons cependant à sérieusement améliorer notre système éducatif afin qu’il soit mieux adapté à notre désir de devenir un pays vraiment émergent. Travaillons à ce que notre école ne serve pas à fabriquer que des chômeurs diplômés. Nous devrions également améliorer notre gouvernance afin de grimper encore plus dans le classement des organismes qui promeuvent la bonne gouvernance. En termes plus simples, accentuons la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, contre la médiocrité et faisons véritablement la promotion de l’excellence, la vraie. Puisque certains parlent de réconciliation, réconcilions-nous déjà avec un certain nombre de valeurs telles que le goût du travail, l’honnêteté, la recherche de l’excellence, l’équité. Que l’autorité s’exerce dans toute sa rigueur, mais dans la justice, en tenant compte de l’intérêt supérieur du pays pour que les choses marchent droit, afin qu’à la fin de son mandat, ceux qui contestent M. Ouattara aujourd’hui le regrettent.
Venance Konan
Bonjour M. Konan,
Je vous lis depuis l’Europe et j’adhère entièrement à votre analyse.
Tout ce dont ce pays à besoin c’est l’entente (1ère valeur de notre devise – UNION), puis la DISCIPLINE, pas des barbares qui vont décapiter leur voisin, leur frère parce qu’il n’est de la même ethnie qu’eux ou n’a pas la même appartenance politique. et enfin, le TRAVAIL. A propos de travail, quand je suis arrivé en Europe, un collègue de la hiérarchie avait fait une blague sur les africain qui en dit long sur le courage au travail des africains. Il m’a demandé sais-tu pourquoi les africains ont des petits bras et de gros cous ? Non, ai-je répondu et sa réponse à claqué comme un coup de fouet : « c’est parce qu’ils parlent beaucoup et ils sont paresseux ! » A croire que tous ces jeunes qui vont manifester, dresser des barrages, pourchasser leur frères n’ont pas de champs à cultiver, de commerce à tenir, des familles à nourrir. Certes, il appartient aux politiques de mener des actions rigoureuses pour réduire la pauvreté dans le pays mais pour ça, on doit arrêter les chamailleries d’égos.
Car tous ces dinosaures ont déjà dirigé (ou dirigent) le pays et l’on a vu le travail des uns et des autres. Qu’on arrête donc d’envoyer les (bêtes) enfants des autres battre le pavé et se faire arrêter voir tuer pour satisfaire son ambition personnel.
Je ne suis partisan d’aucun homme politique. Je suis pour celui qui a le soucis du bien-être des ivoiriens comme le fut Houphouët en son temps.
Point final !