Anselme BLAGNON
En Côte d’Ivoire, 197 personnes dont 177 détenues sont poursuivies, à la suite des actes de violences commis lors de la période électorale, marquée par l’appel à la désobéissance civile de l’opposition, a révélé jeudi le ministère de la Justice, lors d’un Conseil national de sécurité (CNS).
« A ce jour, 197 personnes sont concernées par les différentes procédures judiciaires engagées à la suite des actes de violence commis avant, pendant et après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », indique un communiqué du Conseil.
Parmi ces personnes, « 177 sont détenues, 17 sont sous contrôle judiciaire, une est en liberté provisoire et deux sont inculpées et non-détenues », souligne la note, précisant que le CNS « a condamné tous ces actes de violence et a approuvé la mise en place d’une Unité Spéciale d’Enquête, pour un traitement accéléré des procédures. »
En Côte d’Ivoire des manifestations qui se sont muées en conflits intercommunautaires dans certaines localités, ont démarré le 10 août après l’annonce du président Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat à la présidentielle du 31 octobre.
Elles se sont poursuivies après la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, pendant la campagne et même le jour du scrutin.
L’opposition, qui a boycotté l’élection et refuse de reconnaître la réélection du président Alassane Ouattara à l’issue du scrutin émaillé d’incidents par endroits, a mis en place un « Conseil national de transition » afin d’assurer la « vacance du pouvoir », et lancé le 15 octobre la « phase active » de son appel à la désobéissance civile (lancé le 20 septembre).
Certains opposants dont Affi N’Guessan et Maurice Guikahué, ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt pour « complot contre l’autorité de l’Etat » entre autres, tandis que d’autres à l’image de l’ancien président Henri Konan Bédié, ont vu leurs domiciles encerclés par des forces de l’ordre.
Le président Alassane Ouattara a « instruit le Conseil national de sécurité pour que les moyens humains et matériels adéquats soient mis à la disposition de cette Unité spéciale d’enquête, afin que les auteurs et commanditaires de ces actes odieux soient identifiés et traduits, dans les meilleurs délais, devant les juridictions nationales », conclu la note.
Selon le bilan établi par le gouvernement au moins 85 personnes, soit 34 avant l’élection, 20 pendant et 31 après » ont été tuées lors de ces violences électorales et 484 autres blessées dont des éléments de forces de défense et de sécurité.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Commentaires Facebook