Anselme BLAGNON
Le leader du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) Henri Konan Bédié a proposé mercredi soir l’organisation d’un dialogue national encadré par des organisations internationales, en remplacement du Conseil national de transition (CNT), créé par l’opposition qui conteste la réélection du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat, dans un discours à la nation.
« Je propose dès maintenant et urgemment en accord avec toute l’opposition, l’organisation d’un dialogue national en lieu et place du tête-à-tête Bédié Ouattara, car l’enjeu en cause, c’est celui de la Côte d’Ivoire (…) « , a déclaré Bédié.
Pour le président du PDCI, « ce nouveau cadre du dialogue qui verra la participation de toutes les forces vives de la nation et qui sera encadré sur le territoire ivoirien par des organisations internationales crédibles spécialisées en la matière dont l’Onu, remplace évidemment le CNT que l’opposition ivoirienne avait initialement proposé. »
L’opposition, qui a boycotté l’élection présidentielle du 31 octobre et refuse de reconnaître la réélection de M. Ouattara à l’issue du scrutin émaillé d’incidents par endroits, a mis en place un « Conseil national de transition » afin d’assurer la « vacance du pouvoir », et lancé depuis le 15 octobre la « phase active » de son appel à la désobéissance civile (lancé le 20 septembre) pour contraindre le pouvoir à la « négociation ».
Certains leaders dont Affi N’Guessan et Maurice Guikahué, ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt pour « complot contre l’autorité de l’Etat » entre autres, tandis que d’autres à l’image de l’ancien président Henri Konan Bédié, ont vu leurs domiciles encerclés par des forces de l’ordre.
En Côte d’Ivoire des manifestations qui se sont muées en conflits intercommunautaires dans certaines localités, ont démarré le 10 août après l’annonce du président Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat à la présidentielle du 31 octobre.
Elles se sont poursuivies après la validation de la candidature de M. Ouattara par le Conseil constitutionnel, pendant la campagne électorale, le jour du scrutin et même après, avec l’appel à la désobéissance civile des opposants.
Selon le bilan du gouvernement, 85 personnes sont décédées, soit 34 avant l’élection, 20 pendant, 31 après », et 484 blessés dont des éléments de forces de défense et de sécurité, « 225 » autres ont été interpellées, 167 inculpées (dont) 45 sont sous mandat de dépôt. »
Le 21 novembre, le président du PDCI Henri Konan Bédié, chef de file de l’opposition avait estimé qu’il n’était « pas possible de continuer » le dialogue politique avec le chef de l’Etat Alassane Ouattara « sans la libération des militants incarcérés. »
Pour tenter de décrisper l’environnement socio-politique, marqué par des affrontements meurtriers entre partisans du pouvoir et de l’opposition dans plusieurs localités du pays depuis août, M.Ouattara a rencontré le 11 novembre M. Bédié.
Au terme de la rencontre, les deux personnalités avaient convenu de poursuivre le dialogue dans les prochains jours.
Bédié qui recevait les partis et plateformes d’opposition recevait a de nouveau appelé à « la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes encore incarcérées ainsi que l’abandon de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre. »
Relativement à ce nouveau dialogue, il a promis s’impliquer « avec force et amour dans la préparation et la mise en œuvre de cet important cadre pour la recherche de solutions pour une paix durable » en Côte d’Ivoire.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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