Le Président de la République, Alassane Ouattara a regagné Abidjan le samedi 5 décembre 2020, après un séjour d’une dizaine de jours en France.
Sur son agenda, la suite à donner au dialogue politique avec son opposition, sa prochaine investiture pour son nouveau mandat, le remaniement ministériel et les préparatifs des législatives, auxquelles le chef de l’Etat souhaite la participation du FPI de Laurent Gbagbo.
Plus d’infos suivront
==== L’AGENDA DE LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE ====
A quoi devons nous rêver en ce 21ième pour une Troisième République d’un État indépendant depuis 60 ans ?
Beaucoup !
==== LA TRANSMISSION DU TÉMOIN A D’AUTRES GÉNÉRATIONS ====
Une génération ce sont des défis spécifiques mais des valeurs à défendre.
Faute d’avoir construit un modèle résilient de passage de témoin non à une personne mais à une génération entière, nous entamons la Troisième République avec les échecs de la dernière. Il faut en sortir par le haut et corriger.
Nous partageons la volonté du Président de faire ce passage avec le moins de risques possibles pour la Nation obligé qu’il a été de remplacer à pied levé feu Amadou Gon Coulibaly choisi pour porter et incarner la relève.
Parce que nous ne sommes pas une royauté où le pouvoir se transmettrait par le sang, il faut profiter du temps à nous offert et de l’enrichissement énorme de notre pays en ressources humaines de qualité pour impulser les engagements qui doivent ancrer les critères de la saine compétition entre les hommes et les femmes qui voudraient servir la Nation au plus haut niveau.
En élaguant régulièrement l’arbre de la Nation des branches mortes ou pourrissantes, on lui donne une meilleure santé et une plus grande destinée en évitant que ne s’y accrochent des porteurs connus, reconnus ou même suspectés des plus contre-valeurs de notre temps.
Sous la plume de Yves PERSON, et intitulé « La Côte-d’Ivoire sous le signe de l’expansion : Continuité politique et succès économique » j’ai relu ce matin une contribution dans les archives du Monde Diplomatique (Février 1978), et dans laquelle il écrivait ceci :
» Il convient aussi d’indiquer les questions qui se posent et auxquelles la Côte-d’Ivoire devra répondre si elle ne veut pas que des contradictions graves la menacent dans l’avenir. Le profond remaniement ministériel de juillet 1977, mettant fin aux fonctions de MM. Konan Bedié et Diawara, qui avaient animé depuis plus de dix ans cette politique économique et sociale, peut en être l’occasion. Il pourrait en effet marquer la fin d’une étape où tout était subordonné aux réalisations matérielles, c’est-à-dire aux moyens, et amener la recherche d’un nouveau rythme où des fins nouvelles seraient assignées aux moyens ainsi créés. Il est significatif que le président ait constitué dès 1975 la fondation Houphouët-Boigny, dont les statuts stipulent qu’elle doit favoriser non seulement l’étude du R.D.A., mais aussi celle de l’identité africaine… ».
Avec un peu d’humour on dirait que chaque 42 ans les Houphouëtistes seront confrontés aux mêmes contradictions et surtout aux mêmes défis. Drôle de cycle !
Pour les jeunes générations qui ne l’ont pas connu le contributeur cité plus haut, n’était pas n’importe qui. Yves PERSON fut un immense professeur d’histoire et certainement le plus grand connaisseur de l’histoire de SAMORY TOURE à laquelle il a consacré une thèse veritablement monumentale.
==== NE PAS S’ENFERMER DANS LE BILAN DES INFRASTRUCTURES MATÉRIELLES =====
C’est bien le sens et la plus grande portée du message de YVES PERSON.
HOUPHOUËT n’a pas cherché à y répondre selon le schéma voulu par certains. En vérité l’identité africaine n’était pas un objectif IMMÉDIAT du père de l’indépendance ivoirienne. Ceci est un long débat.
La Troisième République devrait être l’occasion de ce challenge de la rupture au sens d’un Joseph Schumpeter, avec des innovateurs et des entrepreneurs …politiques de la renaissance de notre pays. Des innovateurs qui ont la tête sur les épaules.
Si je dis renaissance, les refondateurs vont sauter de joie ! Non nous ne parlons pas de la même chose.
C’est le lieu donc de saluer tous les messages politiques très forts envoyés par le Président de la République avant même son investiture. Nous pouvons assurément compter sur lui pour OSER DAVANTAGE en s’éloignant de certains laudateurs dont le terrain a révélé le peu de prégnance qu’ils ont sur les populations.
Le PRADO est donc rentré d’un moment de repos. Un moment du chargement des batteries. Un moment de la bonne solitude. Un moment de méditation.
La renaissance africaine voulue par Yves PERSON aurait pu se traduire par l’existence d’un lieu de repli sur le territoire NATIONAL comme les Solutré, Colombey, les Glières, Florange lieux de mémoire FRANÇAIS de re-ancrage des Présidents avec la Nation et où LE NOTRE séjournerait avant les prises de grandes décisions. Assinie village balnéaire ne symbolise nullement cette rencontre avec la mémoire collective.
Kong haut lieu mythique historique s’il en est, tant pour son opposition à SAMORY TOURE et qui traduit un passé de résistance de la cité de savoir islamique des siècles précoloniaux que la rencontre avec Louis Gustave Binger Premier gouverneur de la Côte d’Ivoire française (1893-1895) dont il est à l’origine du nom…
Trêve de rêve pour la Troisième République.
Sur la Stèle de Louis-Gustave Binger au cimetière du Montparnasse à Paris, il y est encore écrit :
« Au GOUVERNEUR GÉNÉRAL Louis Gustave BINGER ….
QUI DONNA LA CÔTE D’IVOIRE À LA FRANCE.
LA PATRIE RECONNAISSANTE ».
Un jour une génération de chez nous sans perfidie ni défi pourra mentionner sur une stèle dans un Cimetière des Héros :
« Au PRÉSIDENT ….
QUI REDONNA LA CÔTE D’IVOIRE À LA CÔTE D’IVOIRE.
LA PATRIE RECONNAISSANTE ».
Et ce serait un hommage mérité à Yves PERSON, l’historien émérite de SAMORY TOURE.