(Agence Ecofin) – En Côte d’Ivoire, la colère gronde dans le rang des exploitants de cacao. La Fédération des organisations de producteurs de café-cacao pourrait boycotter les programmes de durabilité des entreprises si elles ne versent pas le différentiel de revenu décent appliqué à la tonne de fèves.
La pression monte un peu plus dans l’industrie chocolatière. Après les régulateurs ivoirien et ghanéen, c’est au tour des producteurs de cacao de cibler les programmes de durabilité des entreprises qui permet à celles-ci de garantir que leur approvisionnement ne cautionne pas le travail des enfants ou encore la déforestation.
En effet, la Fédération des organisations des producteurs de café-cacao (FOPCC) a annoncé, le jeudi 3 décembre, qu’elle se retirerait des différentes initiatives des compagnies qui s’abstiennent du paiement du différentiel de revenu récent (DRD).
Ce tarif de 400 $ la tonne appliqué sur la récolte de 2020/2021 a pour objectif d’améliorer les revenus des exploitants en augmentant le prix minimum garanti au début de la campagne. Mais, durant ces derniers mois, les autorités des deux pays producteurs ont accusé plusieurs entreprises chocolatières comme Hershey et Mars de vouloir éviter de verser la somme en changeant leur mode d’approvisionnement en cacao.
Et pour cause. Hershey a acquis, il y a quelques semaines, 30 000 tonnes de cacao directement sur la Bourse de New York en lieu et place d’un achat direct auprès de la Côte d’Ivoire et du Ghana.
« Nous avons appris avec tristesse qu’il y a avait une résistance de la part de grandes compagnies à s’acquitter du DRD. Nous allons suspendre notre participation dans tous les programmes de certification et de durabilité si cela n’est pas respecté », a indiqué Yao Dinard, vice-président de la FOPCC après une rencontre avec le Conseil du café-cacao (CCC). Et d’ajouter : « les acteurs les moins payés de la chaîne globale sont les producteurs. Seulement 6 % des 100 milliards $ [de l’industrie mondiale de cacao, Ndlr] vont aux producteurs ».
D’après Bloomberg, la FOPCC envisage ultérieurement de mettre sur pied en concertation avec les producteurs ghanéens, un comité de suivi pour évaluer la situation.
Espoir Olodo
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