Le duo composé des chanteurs Sylvain Aba dit l’enfant Siro et Gervais Djédjé alias Petit Yodé [ne pas confondre avec l’enfant Yodé ou Boby Yodé], a été reconnu coupables « d’outrage à magistrat, discrédit sur l’institution judiciaire, diffusion d’informations mensongères», et condamné à 12 mois de prison avec sursis et 5 millions Fcfa d’amendes chacun. En plus les deux chanteurs prennent cinq années de mise à l’épreuve durant lesquelles, ils ne doivent plus se rendre coupables des mêmes délits.
Une analyse moins politique et dépourvue d’émotions et d’euphorie, permet de comprendre que le duo, surtout le nommé Siro, l’auteur de la pique contre le procureur de la République d’Abidjan, ne connait rien aux à l’organigramme de l’appareil judiciaire du pays.
Vu la gravité des propos de Siro, le duo devrait s’estimer heureux de la clémence du jugement cité plus haut. Un jugement surement dû en partie aux nombreux appels au pardon adressés au procureur Adou par les artistes zouglou et le petit monde du Burida, car la liberté d’expression partout dans le monde, a des garde-fous.
En effet, la liberté d’expression dont certains veulent abuser, ne saurait être une immunité pour des militants politiques encagoulés en artistes, qui se croiraient au-dessus des lois d’un pays parce qu’ils savent chanter.
L’Attaque inutile contre le procureur Adou Richard d’Abidjan
Elles relèvent de leur ignorance totale de l’organisation judiciaire en Côte d’Ivoire. Selon laquelle, en dehors d’Adou Richard, procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, il existe plusieurs autres procureurs dont un auprès de chaque tribunal de 1ère instance dont ceux de Bouake, de Daloa, de Man, Abengourou, Korhogo etc.
Il s’ensuit que les « arrestations des PETITS BAOULES» dont parle Siro ne relève aucunement de la zone de compétence du Procureur Adou Richard. Dès lors, en quoi ce dernier serait-il responsable de l’arrestation des » petits baoulés » dans les villages de Yakro, Beoumi, Toumodi, Zakassou, Daoukro, des zones relevant de la compétence de d’autres procureurs de la République ? Il s’agit donc bien là d’une accusation outrageante, sans aucun fondement tendant à livrer à tort et à la vindicte populaire le Procureur Adou Richard. C’est une infraction qui relève du délit d’outrage à un magistrat, réprimé par 270 du Code pénal.
Concernant « l’arrestation des PETITS BAOULES dans les villages… »
Ces déclarations sont encore plus graves que l’outrage au procureur. En effet, des propos faisant croire qu’il n’y a que des petits baoulés qui sont pourchassés dans ce pays, sont incitatifs à la révolte et la haine ethnique réprimés par le code pénal.
C’est encore plus grave, lorsque ces propos ont été prononcés publiquement devant de nombreux jeunes.
Au-delà des aspects juridiques, Yodé & Siro ne peuvent sérieusement prétendre qu’il n’y a que les petits baoulés qui sont en ce moment arrêtés. Rappelons que les arrestations ont lieu partout en Côte d’Ivoire où il y a des violences liées à la désobéissance civile. Sauf si ces deux artistes politiciens parviennent à nous démontrer que tous les jeunes arrêtés à Dabou, M’Batto, Abengourou, Bonoua, Zohougnin, Sikensi,…, seraient des petits Baoulés.
Par ailleurs, Yodé & Siro ont-ils menés des enquêtes pour pouvoir affirmer que « des gens sont ici avec des machettes et sont bien identifiés” ? Sur quel élément repose une telle affirmation ? Si ces gens sont sans enquête menée de leur part, identifiées par eux, pourquoi ne les dénoncent-ils pas alors au procureur en vertu de leur qualité de citoyens soucieux ayant soif de justice ?
S’il est vrai que la liberté d’expression est garantie par notre constitution, elle a, en revanche des limites. Celles de ne pas accuser les gens à tort de surcroît livrer un procureur, à la vindicte du peuple; il en est de même le fait de ne pas proférer des accusations sans preuves tendant à jeter le discrédit sur les institutions judiciaires C’est bien tout ce qui semble être reproché à nos deux artistes. Cessons de tomber dans nos émotions. Ce sont des faits infractionnels. Et nul n’est au-dessus des lois.
En conséquence, Yodé & Siro furent-ils des artistes, ils demeurent des citoyens comme les autres et sont amenés à répondre de leurs agissements devant la justice. Ceci dit, à titre personnel, je ne souhaite pas que cette procédure débouche sur un procès et éventuellement sur des condamnations. Je pense qu’un simple rappel à la loi pourrait suffire pour les emmener à ne plus confondre la liberté d’expression et à des infractions pénales telles que l’outrage et autres incitations à la haine entre ivoiriens.
Mon commentaire : le tribunal populaire des réseaux sociaux ignore tous ces détails mais pensait pouvoir étouffer l’éclatement de la vérité par la voie légale.
Adiko Etien avec Youl Meité
Cet article est juste un avis(analyse) personnel des deux auteurs qui ont l’on écrit et NON celui de près de 20 millions d’Ivoiriens(les étrangers exclus).
De nos jours, un tel article représente une goutte d’eau dans la mer du pluralisme des infos.