(Agence Ecofin) – Hershey ne pourra plus mettre en œuvre ses initiatives de durabilité dans la filière cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. Cette décision des régulateurs des deux pays intervient après l’achat récent par la compagnie de cacao à New York qui a soulevé de vives critiques.
La crise entre les producteurs de cacao et le confiseur américain Hershey a franchi un nouveau palier.
Le Conseil ghanéen du cacao (Cocobod) et le Conseil ivoirien du Café-Cacao (CCC) ont annoncé le 30 novembre, la suspension de toutes les initiatives de durabilité déployées par le spécialiste américain de la confiserie, Hershey.
Cette mesure sonne comme une sanction contre l’entreprise qui avait procédé récemment à des achats de 30 000 tonnes de cacao sur le marché à terme de New York en lieu et place d’un d’approvisionnement direct auprès des deux principaux fournisseurs.
La démarche de la compagnie est perçue en effet par ceux-ci comme un affront dans l’application du différentiel de revenu décent (DRD), dont l’impact serait plus important pour les communautés locales contrairement aux programmes de durabilité des industriels qui dans leur globalité, ne toucherait que 10 % des producteurs.
Selon les détails relayés par Bloomberg, les compagnies mettant en œuvre les projets pour le compte d’Hershey sont également visées par cette interdiction d’opérer et pourraient se voir retirer leurs licences d’activités en cas de non-respect.
« Le DRD a été mis en place pour protéger les exploitants ivoiriens et ghanéens qui perdent du terrain dans la chaîne de la valeur mondiale du cacao. La conspiration et les machinations de votre compagnie pour éviter de le payer démontrent votre engagement passif à améliorer les revenus de 3 millions de producteurs de cacao ouest-africains », ont affirmé conjointement Joseph Boahen Aidoo et Yves Koné, respectivement responsables du Cocobod et du CCC dans une lettre adressée à Hershey.
Parallèlement à cette décision qui marque une nouvelle étape dans le conflit ouvert entre les deux pays et les industriels du cacao, les régulateurs ont fait savoir qu’ils se retiraient de la Cocoa Merchants’ Association of America (CMAA) en raison de sa « collusion avec les compagnies américaines contre les pauvres producteurs africains ».
Ils ont en outre indiqué qu’ils examineraient leur appartenance à la Fédération du commerce du cacao (FCC), organisation basée à Londres qui promeut les échanges mondiaux de fèves.
Espoir Olodo
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