Par Albert Savana Source: FinancialAfrik
L’économie générationnelle et la transformation structurelle à l’ère de la Covid-19 en Afrique de l’Ouest était au menu de la première réunion des Think-Tank et experts africains. La Commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA / bureau sous-régional Afrique de l’ouest) a organisé cette rencontre virtuelle pour analyser les perspectives économiques des 15 pays de la Cedeao dans l’optique de l’Après-Covid 19. Le gouvernement de la République fédérale du Nigéria ( à travers le ministère du Budget et des finances) a fortement participé à la réussite de cet évènement qui a permis par ailleurs de réfléchir sérieusement sur les modalités de capture du dividende démographique.
Sous l’égide de la CEA, les experts ont annoncé l’urgence d’un Plan régional de réponse et de riposte à la Covid-19 pour mitiger la sensible baisse des points de croissance prévue cette année dans tous les pays ouest-africains. Pour le moment, on ne peut parler de récession comme dans plusieurs pays occidentaux mais la tendance baissière de la croissance est actée par les analystes. Les secteurs d’activités les plus touchés sont notamment le transport, le commerce, les services comme le Tourisme-transport aérien,… Pour pallier cette situation, il a été préconisé le renforcement des mesures liées à la fiscalité intérieure de même que la promotion des chaînes de valeur dans tous les secteurs productifs. De fortes recommandations ont été aussi formulées pour doper l’apport des Tic dans les économies africaines et le renforcement des filets sociaux pour soutenir davantage les couches sociales les plus vulnérables à en croire Parfait Eloundou Enyegue, directeur associé au centre de l’Université de Cornell aux Etats-Unis.
La pandémie a déséquilibré les prévisions budgétaires pour aboutir à un accroissement de la dette des pays ouest-africains selon Dr Siméon Koffi, chef de Division Recherche et développement de la Cedeao. C’est dans cette optique que les 15 pays de la zone sont invités à surveiller sérieusement leur niveau d’endettement afin qu’il n’impacte pas leur PIB.
Le cas spécifique du Nigéria, première puissance économique du continent a été passé en revue par Olanrewaju Olaniyan de l’Université d’Ibadan. Avec plus de 200 millions d’habitants, le pays vit présentement de sérieuses répercussions économiques de la pandémie. Dans ce pays précise l’étude de l’Universitaire d’Ibadan, plus de 44% de la population active n’a pas pu travailler au plus fort de la crise Covid avec en toile de fond une baisse drastique des transferts de fonds et un accroissement du nombre de sans-emplois ou tout simplement d’emplois précaires. Aujourd’hui les statistiques font froid dans le dos car 40 millions de Nigérians en âge de travailler ne trouvent aucune occupation rénumérée. De même, 50% des ménages ont connu des pertes sèches de revenus. Le gouvernement fédéral, la société civile et le secteur privé ont essayé d’atténuer les effets de la crise en procédant à des transferts de fonds et des aides alimentaires dans le cadre du renforcement de la solidarité en vue d’une meilleure résilience. L’impact négatif de la Covid-19 sur les économies africaines est donc sans conteste même si les experts de la CEA, du Fnuap, du Pam, de la Cedeao et du Cilss sont unanimes à reconnaître l’urgence de la promotion de politiques démographiques efficaces pour atteindre les nobles objectifs de transformation sociale.
D’éminents chercheurs ont participé à cette réunion virtuelle destinée à relancer l’économie ouest-africaine. Il s’agit notamment d’Yves Charbit (CEPED), Chris Nikoi et Ollo Sib (Pam), Keffing Dabo (Cilss) ou encore Bacary Dosso chef de section au BSR/AO de la Commission économique pour l’Afrique.
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