Pour 1 milliard € d’obligations émises sur le marché international, la Côte d’Ivoire a déjà reçu 3,1 milliards € de souscriptions. Un bon signal pour l’Afrique, mais qui peut être relativisé en comparaison avec la performance de la Roumanie, un autre pays émergent.
La Côte d’Ivoire qui s’est signalée, le lundi 23 novembre, sur le marché international de la dette a déjà reçu des offres pour 3,1 milliards € de la part des investisseurs, le mardi 24 novembre en fin de journée, apprend-on des données du marché.
L’attraction pour les titres d’emprunt émis par le premier producteur de cacao au monde est aussi apparue sur les taux d’intérêt proposés. On en était à 5,25%, bien mieux que les 6,5% sur le dernier emprunt de même nature en octobre 2019.
La réaction du marché était attendue, car c’est le premier emprunt obligataire international émis par un pays d’Afrique subsaharienne depuis la reconnaissance officielle de la covid-19 comme étant une pandémie. L’opération survient aussi à un moment où l’on se demandait quelle perception ont les investisseurs sur la région, après que la Zambie a fait défaut sur le paiement des intérêts sur ses eurobonds.
La réponse actuelle peut être jugée comme positive, car la maturité proposée par la Côte d’Ivoire est de 11,2 ans. Le pays sort d’une élection présidentielle délicate, dont tous les stigmates ne sont pas encore effacés. Il est difficile de savoir si tous les pays au sud du Sahara hors Afrique du Sud auront le même accueil s’ils vont sur le marché international des capitaux.
Les investisseurs sont en quête d’opportunités de placement rentable, mais sur les marchés européens, les taux sont soit négatifs, soit proches de zéro. Des pays comme la Côte d’Ivoire qui ont conservé de solides fondamentaux économiques sont une cible de choix. Malgré ce succès qui se dessine, le marché international renseigne que l’Afrique empruntera toujours à des conditions plus difficiles.
En même temps que la Côte d’Ivoire, la Roumanie est l’autre pays émergent présent sur le marché international de la dette. Son emprunt a été sursouscrit plus de 4 fois attirant des offres pour 12 milliards €, avec des taux d’intérêt autour de 3%.
Selon l’Institute of International Finance, les pays africains éligibles à l’initiative de suspension de la dette du G20 auront besoin de 127 milliards $ de financement extérieur en 2021.
Idriss Linge
AgenceEcofin
Photo: Le port de San-Pédro par Jaques Torregano/JA
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