Manuella YAPI
Les avocats de l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, ont assuré lundi que la France « ne saurait » extrader leur client en Côte d’Ivoire, « où l’état de droit n’existe plus », après que le ministre ivoirien de la Justice a demandé samedi une transmission aux autorités françaises des mandats d’arrêts contre ce dernier et trois de ses proches.
« Aucune extradition dans ce pays, où l’état de droit n’existe plus, ne saurait être accordée par les magistrats français », ont réagi les conseils de M. Soro, à savoir Maîtres Affoussiata Bamba Lamine, Robin Binsard et Charles Consigny, estimant que « cette demande largement relayée sur les réseaux sociaux, n’est rien d’autre qu’une opération de communication orchestrée par le pouvoir ivoirien ».
Ils ont souligné que « ces mandats d’arrêts sont illicites, dans la mesure où ils ne reposent sur aucun fondement légal et où aucune extradition ne saurait valablement être accordée en application de ceux-ci », après avoir rappelant que le « précédent » qui avait été « prétendument émis contre (leur) mandant n’avait jamais été appliqué, ni même diffusé ».
Le « code de procédure pénale français prévoit qu’aucune extradition ne peut être accordée lorsqu’elle repose sur un mobile politique ou encore lorsque les institutions judiciaires de l’Etat requérant l’extradition ne garantissent pas le respect des droits de la défense », ont relevé les conseils de Guillaume Soro, qui ont par ailleurs dénoncé « l’état de déperdition » de la justice ivoirienne.
Samedi, le ministre ivoirien de la Justice, Sansan Kambilé, a adressé au ministre des Affaires étrangères une demande de transmission aux autorités françaises des mandats d’arrêts contre M. Soro, le député Issiaka Fofana, Messieurs Moussa Touré et Abdoulaye Fofana.
Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique et publiée vendredi, le président français Emmanuel Macron a assuré que le président du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) « n’est plus en France » et « sa présence n’est pas souhaitée sur (ce) territoire, où il a appelé l’armée ivoirienne à renverser le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara.
Guillaume Soro est poursuivi pour complot contre l’autorité de l’Etat ivoirien et a été condamné par contumace le 22 avril à 20 ans de prison ferme, 4,5 milliards de FCFA d’amende, cinq ans de privation de ses droits civiques pour détournement de deniers publics, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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