(Agence Ecofin) – La Côte d’Ivoire est signalée sur le marché international des obligations. Une première pour un pays d’Afrique subsaharienne depuis l’officialisation de la covid-19 comme étant une pandémie. La réponse des investisseurs sera suivie par de nombreux observateurs.
La Côte d’Ivoire est de nouveau signalée sur le marché international de la dette pour mobiliser des ressources, a appris l’Agence Ecofin de sources proches du processus.
BNP Paribas, JP Morgan et Standard Chartered ont organisé ce lundi, des appels avec des investisseurs en tant que teneurs qu’arrangeurs et teneurs de compte. Le pays qui sort d’une élection présidentielle difficile et subit encore les conséquences de la covid-19 cible deux objectifs.
D’une part, il souhaite mobiliser de nouvelles ressources et financer ses besoins de liquidité. Le montant souhaité à travers cette opération n’a pas été indiqué.
Fin février 2020, un communiqué du gouvernement ivoirien avait parlé d’une mobilisation de 383,4 millions $. L’information qui filtre pour le moment est celle de la maturité qui pourrait dépasser les 10 ans.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire souhaite profiter des conditions favorables du marché pour racheter pour 825 millions $ de ses obligations internationales arrivant à maturité en 2025, 2028, et 2032.
Cette sortie de la première économie de l’UEMOA sera suivie par l’ensemble des investisseurs. C’est la première fois en effet qu’un pays d’Afrique subsaharienne sollicite le marché international des capitaux depuis l’officialisation de la covid-19 comme pandémie. Le dernier à le faire est le Ghana qui a mobilisé près de 3 milliards $. L’initiative ivoirienne survient alors que le cas de la Zambie qui est techniquement en défaut de paiement sur ses eurobonds continue de faire l’objet d’analyse.
L’élection présidentielle tendue en Côte d’Ivoire qui s’est soldée par la réélection d’Alassane Ouattara ne semble pas poser de problème aux investisseurs sur le marché international des capitaux où sont émises et négociées les obligations internationales. Selon des données compilées par Bloomberg, la demande pour les eurobonds du pays a augmenté, faisant grimper leurs prix de 6,9% sur le mois d’octobre durant lequel se déroulait pourtant une campagne électorale pleine d’incertitudes.
Rappelons enfin que par cette décision, la Côte d’Ivoire ne sera plus bénéficiaire de l’initiative d’allègement du service de la dette proposée par le G20 pour aider des pays pauvres, dont plusieurs en Afrique. Une des conditions imposées était que le pays potentiellement éligible à l’initiative s’engage à ne pas contracter de nouveaux emprunts commerciaux.
Les dirigeants ivoiriens ont dû se montrer pragmatiques. Le bénéfice de l’initiative du G20 n’aurait pas fourni les ressources nécessaires à la relance post-covid-19, et ses besoins de liquidité en devises pour 2021.
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