Événements de la crise postélectorale – Ce que le général Ouassénan a dit aux jeunes
Comme voulu par Henri Konan Bédié au nom de la plateforme de l’opposition, des cérémonies d’inhumation de victimes de la crise électorale ont eu lieu ce samedi à Daoukro, à Bonoua, à Dabou, à Bonoua…
A Daoukro, deux inhumations ont été faites au cimetière municipal de la ville. Elles ont drainé une marée humaine après les levées de corps peu après 11h. Des cadres de l’opposition issus pour la plupart du Pdci y ont pris part. Le général Gaston Ouassénan représentait le président Konan Bédié qui 24 heures plus tôt a ordonné ces cérémonies de deuil. Ceci à la mémoire de toutes les victimes mais particulièrement celles de l’opposition tombées dans plusieurs villes avant, pendant et après le scrutin du 31 octobre.
Henri Konan Bédié avait saisi cette occasion pour annoncer officiellement que le dialogue avec le camp présidentiel marquait un arrêt en raison de « préalables non négociables » qu’il a posés. Notamment la libération des prisonniers politiques de l’opposition, le retour sécurisé des exilés…
Retour à Daoukro.
Le premier a être porté en terre est N’guessan Koffi Toussaint, 34 ans, décapité au cours des affrontements inter communautaires du 9 novembre 2020 à Daoukro. L’heure était à l’émotion et au recueillement, devant parents, amis et jeunes sympathisants de l’opposition.
Juste avant le deuxième enterrement, celui de Kouassi Yao Jean, 18 ans, abattu par balle dans les mêmes émeutes du 9 novembre, le général Gaston Ouassénan a tenu un discours aux accents d’oraison funèbre.
« Le président Bédié a appris avec tristesse le malheur qui t’est arrivé. A savoir qu’un être humain t’a abattu avec une arme. Cela est indigne de la Côte d’ivoire de Houphouët- Boigny. (…) Le président Houphouët comme le président Bédié ont voulu d’un pays de paix, d’un pays de dialogue. Un pays où on respecte la loi. Malheureusement, certaines personnes ne veulent pas respecter
la loi de la Côte d’ivoire. Cela nous a amenés à cette douloureuse séparation. Tu t’en vas par la faute des êtres humains qui n’ont pas voulu que tu vives … A côté de Dieu, prie pour que la paix revienne dans le pays, pour que la Côte d’ivoire devienne libre ». Telle est la substance du message de l’envoyé de Bédié qui en profite pour appeler au calme, les jeunes qui seraient encore mus par la volonté d’en découdre. Il a eu ce langage militaire : « Je ne veux pas encore perdre un homme. Si l’ennemi est encore debout, nous devons faire preuve d’intelligence. Rentrez à la maison ».
Ce sombre tableau des événements de ces derniers jours s’est encore terni davantage. Ce même jour nous apprenons l’exhumation du corps d’un gendarme qui était porté disparu lors de l’attaque du cortège du ministre du budget dans la localité de Yamoussoukro début novembre. Le Mdl chef Sanogo aurait été abattu par ses ravisseurs et enterré de façon sommaire dans le village de Bonzi. Sa dépouille est arrivée à Abidjan samedi selon des confrères.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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