La Cour constitutionnelle a en revanche validé, vendredi, la candidature du candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum.
Le Monde avec AFP
La candidature du principal opposant, Hama Amadou, à l’élection présidentielle du 27 décembre au Niger a été rejetée, a annoncé, vendredi 13 novembre, la Cour constitutionnelle, qui a en revanche validé celle du candidat du parti au pouvoir, Mohamed Bazoum. La cour a déclaré M. Amadou « inéligible », sans donner de raison, lors d’une audience au siège de l’institution à Niamey.
Arrivé deuxième de la présidentielle de 2016 derrière le président Mahamadou Issoufou, Hama Amadou, 70 ans, avait été condamné en 2017 à un an de prison dans une affaire de trafic de bébé, qu’il a toujours qualifié de politique, et pour laquelle il a bénéficié en mars d’une grâce présidentielle alors qu’il purgeait une peine de douze mois de prison. Lors de la présidentielle de 2011, M. Amadou était arrivé troisième et avait appelé à voter pour M. Issoufou, qui avait alors été élu pour son premier mandat.
La Cour constitutionnelle a aussi invalidé une dizaine d’autres candidats pour le scrutin du 27 décembre (couplé aux législatives), auquel le président Issoufou ne se représente pas, conformément à la Constitution nigérienne qui n’autorise que deux mandats. La Cour a, en revanche, validé trente candidatures à la présidentielle, dont, sans surprise, celle de l’ancien ministre de l’intérieur, Mohamed Bazoum, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, au pouvoir).
Un nouveau code électoral contesté
Parmi les candidats en lice, on compte également le général Salou Djibo, ex-chef de la junte militaire au pouvoir de février 2010 à avril 2011, investi par le parti Paix, justice, progrès (PJP). Deux autres poids lourds, Seïni Oumarou, le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD, 3e en 2016) et Mahamane Ousmane, président de 1993 à 1996 (4e en 2016), sont aussi dans la course, ainsi que l’ex-chef de la diplomatie, Ibrahim Yacouba (5e en 2016).
Depuis 2017, l’opposition refuse de siéger à la Commission électorale et conteste le nouveau code électoral élaboré sur une base « non consensuelle, sans sa participation », qui a été adopté en juin 2019 par le Parlement. Un « dialogue » annoncé il y a un an par le pouvoir et l’opposition en vue « d’apaiser » le climat politique tendu, n’a toujours pas commencé, à un mois et demi du scrutin présidentiel.
Le Niger, un des Etats les plus pauvres au monde, est confronté à des attaques djihadistes ou de bandits armés sur six de ses sept frontières.
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