forclos pour le dialogue
Par Afrikipresse
« L’arroseur arrosé » est une expression popularisée par le cinéma, à l’époque des Frères Lumière, c’est-à-dire au début du cinéma, vers 1895. Dans ce scénario, une personne arrosant son jardin voit le tuyau se retourner contre lui.
Dans la stratégie de l’opposition, qui a boycotté l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, qui a appelé à la désobéissance civile et qui a voulu installer un Conseil National de Transition, hors du cadre constitutionnel, Bédié a-t-il été manipulé par des « va-t-en guerre » (Guikahué , Affi N’Guessan et Soro) ou bien est-il le manipulateur en chef? Analyse des deux hypothèses dont aucune ne dédouane le vieil homme sénile, qui a manque d’être sage.
Première hypothèse : un Bédié vieillissant manipulé
Henri Konan Bédié n’a jamais accepté d’être écarté du pouvoir et d’être dépossédé de la fonction suprême par un coup d’Etat qu’il a toujours estimé injuste et inacceptable. Il n’a jamais accepté, après l’Appel de Daoukro, de n’être pas désigné comme le candidat unique du Rhdp pour l’élection présidentielle d’octobre 2020. Cet esprit de vengeance sur l’Histoire et sur Ouattara, qui n’a pas quitté Bédié depuis 1999, date de la rupture avec le Rhdp et du rapprochement avec le Fpi, a parfaitement été compris par Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire exécutif du Pdci, Pascal Affi N’Guessan, présidentdu Fpi-légal, Abdallah Mabri Toikeusse, président de l’Udpci, et, récemment, par Guillaume Soro, en exil en France.
Âgé de 86 ans, Bédié est-il suffisamment lucide pour comprendre qu’il est manipulé par un groupe qui lui promet de l’installer à la tête de l’Etat. Bédié, qui aime à jouir du pouvoir sans l’exercer, s’est laissé griser par sa propre image. Il a imaginé que ses nouveaux « amis » voient en lui l’arme indispensable contre Ouattara et que la communauté internationale apporterait son soutien à l’opération de « salut public » qu’il croyait incarner. Après l’élection d’Alassane Ouattara, le pouvoir, qui a agit contre les séditieux à travers les déclarations préliminaires du Procureur de la République et des arrestations, n’a conduit action contre Monsieur Bédié, donnant ainsi de croire que le vieil homme a été manipulé
Deuxième hypothèse : un politicien manipulateur
Nombreux sont ceux qui pensent qu’en réalité Bédié est le véritable manipulateur, l’instigateur d’une action conduite hors du cadre constitutionnel, mais qu’il a su rester en retrait pour se protéger. L’enquête peut-elle montrer qu’il a tenu des propos séditieux ? Se croyant malin, Monsieur Bédié, qui se retrouve seul, tenté de lancer une opération de reconquête du Pdci en inventaient une réception avortée , le samedi 7 novembre 2020 , avec des Chefs Baoulé. Ce repliement sur la sphère ethnique et tribale est une manière d’affirmer qu’il est encore l’homme fort du Pdci. Il s’agissait bien d’une « très importante cérémonie de salutations militantes au président du parti, son excellence Henri Konan Bédié ».
Totalement désavoué par la communauté internationale et l’Union africaine, désavoué aussi par Laurent Gbagbo qui revient dans le jeu politique avec sa phrase préférée, « asseyons-nous et discutons », Monsieur Bédié est un homme seul avec comme seule bouée de sauvetage, le vieux parti historique, le Pdci. S’il a voulu « monter » un coup d’État en apparence « pacifique », mais un coup d’État ethnique pour une République Alan, c’est parce qu’il savait qu’il ne pouvait pas être à nouveau président de la République par la voie des urnes.
Malgré tout, lorsque les séditieux ou les « séditionnistes » auront renoncé à leur sombre dessein, le Président Alassane Ouattara, qui est un homme politique visionnaire, poursuivra un dialogue franc qu’il n’a jamais rompu en digne héritier de la pensée d’Houphouët-Boigny pour qui « le dialogue est l’arme des forts et non des faibles ».
Le dialogue est ce à quoi aspire la société ivoirienne aujourd’hui, une société qui se souvient de cette autre phrase prononcé par Houphouët devant le Corps diplomatique, le 1er Janvier 1970 : « Dans la recherche de la paix, de la vraie paix, de la paix juste et durable on ne doit pas hésiter un seul instant, à recourir, avec obstination au dialogue.» Cinquante ans plus tard, cette phrase est toujours d’actualité.
Mais, Hneri Konan Bédié peut-il lui-même participer à ce dialogue ? N’est il pas arrivé le temps pour qu’il passe la main au Pdci , lui qui vient encore lamentablement d’échouer dans dans sa stratégie suicidaire ? Son parti l’avait investi pour aller à l’élection, et pour la gagner. Il n’est pas allé à l’élection. Il n’a pas gagné l’élection. Il n’est pas parvenu au pouvoir d’État. C’est un échec total sur toute la ligne ! Il a encore cassé le canari ! Oh honte pour un sénile qui refuse de passer la main.
Ce qui va se passer au Pdci dans les semaines et les mois à venir méritera d’être observé de très près.
Justice Konan
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