Christian Charles KOSSONOU
Dans la ville d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, les commerces qui avaient fermé leurs portes en raison des violences électorales liées à la présidentielle du 31 octobre, ont pour certains rouvert avec une faible affluence d’une clientèle qui tarde à venir.
Sur le boulevard de Marseille, à Treichville (Sud d’Abidjan), ce mercredi matin, il est 11H 11 minutes. Abhorrant un Tee-shirt noir, une pompe à eau à la main, un employé d’une station de lavage d’automobile est en train de laver un véhicule de couleur treillis.
« Tout a repris ici comme vous pouvez le constater. Mais chez nous ici au lavage, on ferme à 15H au lieu de 19H habituellement. D’abord par mesure de sécurité. Ensuite, parce qu’on ne reçoit plus assez de clients comme avant « , a fait savoir, sous le couvert de l’anonymat, le gestionnaire du lavage automobile.
Sur le même axe routier, non loin de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CEI), Boubacar Karim, chauffeur d’un taxi-compteur, en conciliabule avec une vendeuse d’amuse-gueules, estime également que la clientèle se fait rare à son niveau. « J’ai pris le volant depuis 5H du matin. Mais pour être honnête, ça ne va pas actuellement. Les gens refusent de sortir parce qu’ils ont peur », se plaint M. Karim, la mine renfrognée.
Ce conducteur qui n’arrive plus à faire une recette journalière de 30.000 FCFA, comme par le passé, a cependant bon espoir que les choses se normaliseront. « Je pense que jusqu’à la fin du mois, tout va rentrer dans l’ordre. On pourra travailler normalement », s’est-il rassuré, cette fois, le sourire aux lèvres.
A quelques encablures du Parc des Sports de Treichville, le boulevard Valery Giscard d’Estaing est animé par une vingtaine de voitures, avec des bruits assourdissants et hétéroclites de klaxons de ces engins. Pendant ce temps, le vulgarisateur Sory semble partager les mêmes réalités que les personnes évoquées plus haut. « C’est la reprise, on le constate, mais la rentabilité est un peu lente après le vote », a-t-il déploré.
Au marché de Koumassi, une autre commune au Sud d’Abidjan, les magasins qui ont pour la plupart fermé les jours qui ont succédé la présidentielle, sont ouverts. Les vendeurs de téléphones portable essayent, avec force, de s’agripper aux vêtements des passants pour les emmener à faire des achats.
« C’est aujourd’hui qu’on a ouvert le magasin. Mais actuellement, c’est lent. Les clients ne viennent pas. Mais on peut comprendre parce que l’achat d’un téléphone n’est pas la priorité des gens actuellement », a clarifié Dosso Drissa, commerçant de téléphone.
Suite à des violences électorales nées de l’appel à la désobéissance civile lancé par l’opposition pour contester la candidature du président sortant, Alassane Ouattara pour un troisième mandat, des manifestants ont érigé plusieurs barricades dans certaines localités du pays, afin d’empêcher la circulation des biens et des personnes.
Le bilan officiel de ces violences électorales fait état d’une trentaine de morts, de nombreux blessés, avec la destruction de biens publics et privés. Malgré tout, Alassane Ouattara a été réélu avec plus de 94,27% des suffrages exprimés, selon les chiffres de la Commission électorale indépendante.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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