Emmanuel de Kouassi | Connectionivoirienne
Après les déclarations des missions d’observations de la CEDEAO et de l’Union Africaine qui jugent globalement satisfaisant le déroulement du premier tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, c’est au tour des Etats-Unis d’exhorter tous les acteurs politiques ivoiriens à respecter l’ordre constitutionnel « que le président Alassane Ouattara dirige encore ».
En Côte d’Ivoire, en plus des violences post-électorales, après la psychose qui a gagné tout le pays durant la campagne, les Ivoiriens sont désormais exposés à la guerre de communication.
Chaque camp (parti au pouvoir et opposition) affûtant ses réseaux de communicants pour saper le moral de l’autre ou rassurer ses partisans.
En effet, une information a circulé sur des plateformes de journalistes annonçant une rencontre entre le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié et une délégation de l’ONU conduite par M. Ibn Chambas le lundi 2 novembre à 12h30 à la résidence de Bédié à Cocody (Abidjan).
Quelques heures plus tard, une seconde information annonce une réunion des partis politiques de l’opposition suivie d’une importante déclaration ce même lundi 2 novembre à 17h toujours à la résidence abidjanaise de Bédié.
Alors que la réunion des partis politiques de l’opposition n’avait pas débuté, la mission d’observation de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, de l’union africaine conduite par Deleita Mohamed Deleita faisait sa déclaration dans laquelle elle juge satisfaisant le déroulement du premier tour du scrutin du 31 octobre 2020.
C’est bien dans ce lapse de temps que le porte-parole de la plateforme de l’opposition, Pascal Affi Nguessan annoncera la création du conseil national de transition avec pour président, Henri Konan Bédié.
Une annonce qui a été diversement interprétée. Pour les partisans de l’opposition, l’annonce de la création de ce conseil est la résultante des discussions que viennent d’avoir le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié et les émissaires de l’ONU qui l’auraient acté (la transition). Du côté du pouvoir d’Abidjan, cette précipitation de l’opposition à contester une élection dont les résultats ne sont pas encore connus et à annoncer un conseil national de transition répond à la posture qu’elle a toujours adoptée depuis l’annonce de la candidature du président Ouattara en août 2020. Posture qui consiste à lancer des mots d’ordre de boycott des élections et à ne pas reconnaître les résultats sortis des urnes tant que la candidature de Ouattara n’est pas retirée.
Finalement, plusieurs sources confirmeront qu’il n’y a jamais eu de rencontre entre M. Bédié et une quelconque délégation de l’ONU ce lundi 2 novembre 2020 comme annoncé par l’opposition.
« L’Ambassadeur des États-Unis n’a pas rencontré le candidat Bédié ce weekend. Les États-Unis respectent l’ordre constitutionnel en République de Côte d’Ivoire, que le Président Ouattara dirige encore, et exhortent tous à respecter l’ordre constitutionnel et d’éviter la violence » a twitté le mardi 3 novembre 2020 vers 00h32 mn, l’ambassade des Etats-Unis à Abidjan.
En Europe, les États-Unis sont déjà décrits comme l’une des plus misérables et des pires démocraties du monde. Une déclaration des États-Unis aux Ivoiriens pour qu’ils adhèrent à la constitution semble être une pure moquerie.
Il est carrément répugnant de prendre conseil auprès de ce pays, où les lois sont enfreintes pour la réélection de TRUMP, où les gens sont empêchés de voter et où la corruption a atteint un niveau qui ne peut être qualifié que de criminel.