La présidentielle en Côte-d’Ivoire s’est « diversement déroulée », selon la CEDEAO

Anselme BLAGNON

La présidentielle ivoirienne du 31 octobre, boycottée par l’opposition pour contester la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara du territoire national, a indiqué lundi la mission d’observation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans son rapport.

« Le scrutin s’est diversement déroulé sur l’étendue du territoire national (et) le vote n’a pu avoir lieu dans tous les districts », a dit l’ancien Premier ministre sénégalais, Cheikhe Hadjibou Soumaré, chef de la mission d’observation de la CEDEAO, précisant avoir « noté une participation mitigée dans les parties méridionale, centrale et relativement élevée dans le nord du pays. »

Samedi, plus de sept millions d’électeurs étaient appelés aux urnes samedi pour élire le nouveau président, entre M. Ouattara et le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin dit KKB, l’ancien chef de l’Etat Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Affi N’Guessan, ayant appelé au boycott actif du scrutin.

Selon l’organisation sous-régionale, « plusieurs incidents ont émaillé le scrutin tels que des barrages érigés pour empêcher la circulation et la tenue du vote, des destructions et incendies de matériels électoraux, des manifestations violentes ayant fait des victimes et des absences ou interruptions du vote à certains endroits. »

La CEDEAO évoque le cas de ses « équipes d’observateurs (qui) n’ont pu accéder à certains districts pour observer le vote notamment (dans les régions) des Montagnes (Ouest), de Sassandra-Marahoué (Centre-ouest), Bandama, Woroba (Nord-ouest) et Zanzan (Nord-est) en raison des barrages achroniques », déplorant une « tentative de kidnapping » d’agents déployés à Grand-Bassam (42 Km d’Abidjan).

« Les actes de violence observés pendant le processus électoral constituent une entrave à l’expression effective de la démocratie », a poursuivi le chef de mission de la CEDEAO, estimant que l’absence de dialogue pourrait affecter la cohésion sociale dont le peuple ivoirien a besoin. »

Les partis de l’opposition « ne reconnaissent pas l’élection, constatent la fin du mandat » de M. Ouattara et « appellent à une transition civile », a indiqué le porte-parole Affi N’Guessan, dénonçant « le simulacre d’élection présidentielle organisée dans un climat d’insécurité généralisé. »

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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