L’interview de Laurent Gbagbo à TV5 a finalement fuité et nous avons pu en consulter quelques fragments.
Elle s’articule autour de deux thématiques principales. Le respect des règles en démocratie et le passage à une nouvelle génération de politiciens.
Il attendait de s’exprimer une fois de retour dans son pays, mais vu l’urgence il a décidé de prendre la parole. Laurent Gbagbo rejette la violence, donc le boycott actif! «La situation actuelle en Côte-d’Ivoire me préoccupe absolument, mais on a un remède à cela. Le remède c’est la discussion, c’est le dialogue».
Devant la caméra de TV5, Laurent Gbagbo a appelé les Ivoiriens à se parler, à discuter, à dialoguer afin d’éviter la catastrophe au pays. L’ancien chef de l’État dit comprendre la colère de l’opposition sur la question du 3e mandat, qui implique le respect des textes fondamentaux dans une République. «On est en démocratie parce qu’on ne s’entend pas, donc on se donne des règles. Et il faut respecter ses règles », a martelé à plusieurs reprises l’ex chef de l’État. L’ex chef de l’Etat, historien de formation, est brièvement revenu sur l’historique de la limitation des mandats à deux, en mentionnant l’exemple des Etats-Unis où cette règle de limitation n’existait pas au début.
L’ex de l’Etat ne pose pas la question de savoir si la limitation de mandat qu’on voit un peu partout en Afrique est source de paix ou source de conflits. La journaliste de TV5 ne lui pose pas aussi cette question. La limitation de mandats tire-t-elle sa source des us et coutumes des sociétés africaines, quand on sait que dans la plupart des cas le chef est nommé à vie ? L’antagonisme entre cette disposition et les réalités socio-culturelles séculaires de certaines sociétés n’est-elle pas source de tensions ? Le problème n’est-il pas lié au système présidentiel fort ou un seul homme a tous les pouvoirs ? Un autre débat, en d’autres temps et en d’autres lieux. Mais passons.
Interrogé sur la question du passage à une nouvelle génération de politiciens, Laurent Gbagbo estime ne pas être de cet avis. Le passage à une nouvelle génération ne se décrète pas car on ne «règle pas les problèmes politiques comme ça», affirme-t-il. Il en profite pour donner les exemples du général De Gaule et de François Mitterrand, et leur longévité politique. Il ne cite pas Macron. Selon l’ex chef de l’État ce sont les autres qui pensent penser pour «notre jeunesse», qui veulent qu’on les mette lui Ouattara et Bédié à la retraite. « Dire que si ces trois-là s’en vont tous les problèmes de la Côte-d’Ivoire sont résolus, c’est mal posé le problème », selon Laurent Gbagbo.
Hervé Coulibaly
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