1. Monsieur Alassane Dramane Ouattara a accordé une double interview au journal Le Monde (24 Octobre 2020) et à Le Journal Du Dimanche (25 Octobre 2020), deux organes français. C’est un Alassane Dramane Ouattara fidèle à sa personnalité que le lecteur y découvre ou redécouvre : manipulateur ; ego surdimensionné ; suffisant ; parjure ; autocrate distribuant les sentences judiciaires avant procès ; méprisant pour les adversaires politiques ; adepte du déni.
2. Faut-il rappeler que toute l’opposition ivoirienne et les Ivoiriens mobilisés sont debout, à travers le pays, et manifestent contre le troisième mandat anticonstitutionnel d’Alassane Dramane Ouattara depuis le 07 Août 2020. Pour tenter de mettre fin à l’expression populaire de cette désapprobation générale, Alassane Dramane Ouattara compte sur le règne de la violence bestiale, la terreur et la psychose planifiée afin d’effectuer le passage en force, comme son parcours l’atteste.
3. Il lance ainsi des expéditions punitives contre les manifestants aux mains nues qui se font agresser sauvagement à la machette par ses forces parallèles, les microbes, les miliciens et les mercenaires à Yopougon, Bonoua, Bongouanou, Dabou, Adzopé, Divo, Daoukro, Gagnoa, Bangolo pour ne citer que les cas les plus dramatiques. A Dabou où la situation reste très préoccupante, les agressions des populations par les hommes de Ouattara ont fait de nombreuses victimes dont 70 morts, de nombreux blessés et 211 arrestations.
4. Mais à ce propos, comme à son habitude, Ouattara est dans le déni et, tenant les conséquences pour la cause, et les victimes pour les bourreaux, il désigne l’opposition comme instigatrice des agressions : « l’opposition provoque des violences car elle n’a pas d’arguments » (Le Monde). Pour lui, « les tensions sont artificielles ». N’ayant jamais eu aucune vision d’homme d’Etat, il ne conçoit d’action politique que sous des aspects de jouissance de profits bassement matériels. C’est pourquoi, les tensions qu’il juge complètement anecdotiques sont selon lui « créées par des politiciens nostalgiques des postes qu’ils avaient » (Le Monde).
5. Par ailleurs, transférant son propre mode d’accession au pouvoir d’Etat sur l’opposition, Alassane Dramane Ouattara accuse l’opposition de préférer un « coup d’Etat » à une élection démocratique. La sanction, pour un délit déjà constitué dans son esprit c’est la prison pour ses opposants une fois qu’il se sera proclamé élu. De même, la Constitution qui, pour lui, est un texte tout à fait banal qui peut être réécrit à sa guise et selon ses humeurs, sera encore modifiée « après l’élection » ; un scrutin pour lequel le simple candidat qu’il est, décide tout seul, en violation des textes de loi en la matière, de réduire le nombre de bureaux de vote de 22.000 à 10.000 !
6. Fidèle à son addiction à l’imposture, il tente maladroitement de se construire une stature de démocrate prétendument patriote qui présente sa candidature anticonstitutionnelle comme un devoir national, un don de sa personne à la patrie, alors qu’il aurait pu se retirer du paysage politique ivoirien, comme il prétend, « auréolé aussi bien en Afrique que sur la scène internationale » (Le Monde). Des victimes des agressions sauvages ciblées contre les populations ivoiriennes, Ouattara ne dit aucun mot de compassion et de réconfort. A quoi bon faire semblant, au demeurant, puisqu’Alassane Dramane Ouattara n’a jamais rien épargné aux Ivoiriens et a toujours vécu le martyr des populations comme une délectation de cercle satanique.
7. Sur la question spécifique du retour du Président Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, Ouattara prétend être disposé à en réunir les conditions pour permettre au Président Laurent Gbagbo de regagner son pays : « Je compte prendre une décision qui facilite son retour ». Adepte de la fanfaronnade exhibitionniste agissant au gré de ses intérêts, Ouattara se fait distributeur de statuts sociaux, le démiurge qui assigne à chacun le rôle qu’il lui destine. Ainsi, le Président Laurent Gbagbo devra, une fois rentré, « être un sage » comme en compensation de service rendu. Rien moins que ça !
8. Le FPI note, sur la base de la double interview récente d’Alassane Dramane Ouattara suite à sa candidature anticonstitutionnelle pour un troisième mandat, qu’au-delà de la question de droit, c’est d’abord une question d’éthique et de morale que pose cette candidature, à savoir l’éthique de la parole publique donnée solennellement et trahie sans remords.
9. Le FPI note également que, pour un homme sans éthique ni honneur comme Alassane Dramane Ouattara, le troisième mandat anticonstitutionnel sollicité dissimule mal une présidence à vie : « Je suis en pleine santé. Bédié a presque dix ans de plus que moi et il veut être élu. A mon âge, je peux faire deux autres mandats sans souci ».
10. A ce propos, la malveillante allusion à la santé du Président Gbagbo non seulement confirme la manipulation de l’opinion dont Ouattara est coutumier, mais par-dessus tout, apparaît comme un demi-aveu des tentatives d’empoisonnement du Président Gbagbo par les hommes de main de Ouattara. L’opinion nationale se souvient encore que les réseaux sociaux et la presse s’en étaient fait un large écho il y a de cela quelques semaines. De même, le travestissement grotesque de la vérité historique par rapport à l’accord de Linas-Marcousis montre, s’il en était encore besoin, à quel point Ouattara a un problème avec l’éthique.
11. Ivoiriennes ; Ivoiriens ; souvenez-vous. En 2010, Alassane Dramane Ouattara suppliait pour avoir droit à un mandat, un seul mandat de cinq ans ! De candidat par dérogation en 2010, il est devenu candidat dérivé cinq ans plus tard. En 2020, il brigue un troisième mandat de « force majeure », toujours en violation de la Constitution.
12. C’est pourquoi, tout en rendant hommage à l’ensemble des Ivoiriens pour leur détermination dans l’engagement pour la défense des valeurs de démocratie, de justice et d’égalité consacrées par la Constitution ivoirienne, le FPI les exhorte à garder cette posture de combat pour sauver la Côte d’Ivoire de la dictature d’Alassane Dramane Ouattara et la réconcilier avec la démocratie et l’éthique en politique.
13. Solidaire des familles des victimes de la barbarie des microbes et des milices d’Alassane Dramane Ouattara, le FPI témoigne sa compassion aux familles éplorées et forme ses vœux de prompt rétablissement aux blessés.
14. Le FPI les assure que le sacrifice de leur vie ou de leur intégrité physique qui portera à jamais les marques de leur engagement pour la démocratie dans notre pays ne sera pas vain.
15. Le FPI tient à souligner que le retour en Côte d’Ivoire du Président Laurent Gbagbo, du ministre Charles Blé Goudé et de tous les exilés politiques ne dépend pas d’Alassane Dramane Ouattara, mais de la détermination sans faiblesse ni concession des militants et sympathisants, et de l’ensemble des Ivoiriens à faire aboutir leurs revendications et attentes légitimes, pour une Côte d’Ivoire démocratique et prospère à bâtir ensemble.
16. Le FPI, toujours fidèle à sa ligne de combat pour les libertés, exhorte par conséquent les patriotes ivoiriens à l’union dans le combat contre l’imposture et la forfaiture d’Alassane Dramane Ouattara, et à l’optimisme quant à l’issue dudit combat. Il les assure que bientôt, un nouveau jour se lèvera sur la Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 26 octobre 2020
Pour le FPI
L’Ambassadeur KONE Boubakar
Vice-président, Porte-parole par intérim
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